Les Togolais savent que c’est en toute ‘’humilité’’ que le fils d’Eyadema a accepté présider aux destinées de leur pays. Ils devraient désormais ajouter à son actif en plus de l’humilité la discrétion.
En effet, alors que le sujet faisait débat en 2020 dans l’opinion togolaise et au-delà à savoir si Faure Gnassingbé va briguer un quatrième mandat à la tête de son pays au moment où le troisième mandat est considéré comme anachronique, un recul démocratique et suscite des vagues de contestation un peu partout sur le continent, Faure Gnassingbé, a attendu les dernières heures de la campagne électorale pour déclarer devant les militants de son parti qu’en toute « humilité j’accepte ! ».
Et donc, c’est cette humilité qui l’habite qui fait qu’il a encore accepté faire le sacrifice d’aller encore au ‘’front’’ pour le bien de son peuple. Sans cela il aillait abandonner depuis les Togolais à leur triste sort. Heureusement que Dieu a doté le fils d’Eyadema de cette qualité.
Cette semaine, une certaine presse, a fait cas de l’action ‘’discrète’’ du président togolais qui a permis à une délégation de la CEDEAO d’être reçue par les nouvelles autorités militaires de Niamey. Et de là, l’occasion est toute trouvée pour louanger ‘’l’efficace discrétion’’ de Faure Gnassingbé au moment où ses collègues de la sous-région subissent des critiques au vitriol.
Ce qui est qualifié de discrétion n’en est pas une, au fait Faure Gnassingbé, un fin stratège, ses actions diplomatiques sur le continent ne sont guidées que par son envie de consolider et de conserver son pouvoir.
Faure Gnassingbé se fait discret tout simplement parce qu’il sait qu’il est le doyen de la sous-région et que ces tentatives de renversement du pouvoir sur le continent concernent le plus souvent ceux qui ont tripatouillé la constitution de leur pays pour briguer un troisième mandat or lui, il est à son quatrième. Il se doit dans cette situation de faire profil-bas au risque qu’on lui rappelle cette tâche indélébile qui colle à son pouvoir, comme on l’a fait à Débi fils, sollicité par la CEDEAO pour mener les actions de bons offices auprès de Niamey.
Aussi son rapprochement avec les putschistes s’explique. Comme dernier de la classe, Faure Gnassingbé, ne veut pas se faire des ennemis sinon il sera esseulé. Il fait alors tout pour être en bon terme avec tout le monde y compris les personnes que la sous-région considère comme peu fréquentables en raison de leur méthode d’ascension au pouvoir qui sont anti-démocratiques. A ces personnes, le président Gnassingbé qui, a un certain lien avec elles, ne peut pas leur ternir un langage direct comme le ferait Macky Sall par exemple qui sait qu’il est dans son dernier mandat. Mais Faure Gnassingbé qui n’a jamais caché son envie de s’éterniser au pouvoir se doit de se faire discret.
D’ailleurs, si vous prenez les clichés des sommets de la CEDEAO de 2005 comparés à ceux d’aujourd’hui, Faure Gnassingbé est le seul survivant qui reste sur ces photos. Ses autres paires ont quitté le pouvoir d’une manière ou d’une autre.
Même Yaya Jammeh avec qui, il a refusé de signer, le protocole de la bonne gouvernance et de la démocratie en Afrique de l’ouest est aussi parti. Mais le fils d’Eyadema est toujours là.
Et comme le dit un proverbe de chez nous, « la poule qui gratte ou fouille le sol du dépotoir risque un jour de déterrer les restes de ses aïeuls ». Et c’est pour éviter cela que Faure Gnassingbé reste discret.
Mais dans sa discrétion, il sait qu’il a été sauvé en 2017 par la CEDEAO.
Francine DZIDULA
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