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Une banderole du principal parti de l’opposition dans les rues de Lome ce matin
Ceux qui ont emprunté les pavés de Djidjolé ce matin, ont dû constater que ces artères sont placardées aux drapelets à l’effigie de l’ANC, le parti du chef de file de l’opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre.
Selon les informations reçues, le parti Orange organise cet après midi à partir de 14h à Batomé un meeting d’information et de sensibilisation de la population.
Le constat est que depuis le 31 Juillet dernier, date de l’édition de la feuille de route de la CEDEAO à la classe politique togolaise, l’opposition surtout celle regroupée au sein de la Coalition des 14 partis (C14) est en campagne. Alors que les revendications pour lesquelles le peuple togolais est dans les rues depuis août 2017 ne sont pas encore satisfaites.
C’est ainsi qu’on assiste ça et là, la présence des partis de la C14 sur le terrain sous le couvert de meeting de sensibilisation dont seuls les naïfs pourront croire que ces sorties n’ont rien d’électoral. Certains à l’instar, du Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, a même renoncé de participer aux activités de la Coalition tant qu’il n’a pas fini d’installer des les démembrements de sa formation. Comme quoi la lutte pour la libération du peuple du joug de ce régime doit attendre que certains partis politiques mettent en place leurs structures.
Même si cette présence n’est pas une mauvaise chose en soi car on crée un parti politique pour aller à la conquête de l’électorat dans une démocratie. Dans le cas togolais, le plus souvent cette présence sur le terrain n’a pour visé que d’assouvir l’intérêt particulier de quelques individus pour qui leur présence au parlement signifie la fin de la lutte engagée par le peuple togolais depuis août 2017. C’est dans cette optique qu’on voit les partis de la Coalition ont relégué au second plan les revendications du peuple togolais -à savoir la limitation du nombre de mandat à deux, le mode de scrutin à deux, le découpage électoral- en se consacrant uniquement aux activités de leur formations politiques ce qui risquent d’être préjudiciables à la lutte. Mieux, ils ont même oublié leurs militants et les responsables de la société civile qui croupissent dans les prisons du pays alors que la CEDEAO dans un souci d’apaisement a demandé la libération de ces jeunes.
Le hic, est que ces formations oublient que le Togo n’est pas encore en démocratie qui garantie l’égalité de chance à tout parti politique. Vouloir s’engager dans ces voies sans obtenir les meilleures conditions d’organisation des élections, c’est aller à la soupe du parti au pouvoir.
Quand un parti politique qui décrié sur le territoire national est pressé d’aller à des élections c’est qu’il a trouvé les moyens de les gagner. Et ça ’opposition togolaise doit se la mettre dans la tête. La crise togolaise est si profonde qu’on ne pouvait pas la résoudre par la seule organisation d’élection. Si tel devrait être le cas, il y a belle lurette qu’elle ait trouvée solution. Mais bien au contraire, chaque élection ouvre la porte à un lot de morts, de blessés, de déplacés et d’exilé ouvrant la voie au cycle élection-violence-négociation.
C’est pourquoi il urge que des solutions en profondeur soient trouvées avant d’organiser une autre élection dans ce pays. C’est pourquoi il est de la responsabilité des forces démocratiques de continuer la pression pour éviter à ce peuple un lendemain dramatique après le 20 Décembre 2018.
Po/03/09/18
Francine DZIDULA
E-mail : togoscoop@gmail.com