Le chiffre 43 résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage éducatif togolais. Ce 11 mars 2025, la décision d’exclure 43 élèves de la région éducative des Plateaux-Ouest a suscité une vive émotion. Le motif de cette exclusion est pour le moins inhabituel : ces apprenants sont accusés d’avoir mis enceintes leurs camarades filles.

Un chiffre alarmant qui interroge. Car si dans une seule région 260 grossesses ont été enregistrées depuis le début de l’année selon nos informations, qu’en est-il de la situation à l’échelle nationale ? Parmi les cas recensés, un élève de sixième aurait mis enceinte une fille de seconde, soulevant ainsi des questions profondes sur l’éducation et l’encadrement de la jeunesse.

Un problème de société plus qu’éducatif
Cette situation met en lumière les failles de l’éducation nationale togolaise. Peut-on uniquement accuser ces jeunes ? Les parents, souvent absents de l’éducation de leurs enfants, ont leur part de responsabilité. Le corps enseignant, quant à lui, semble dépassé par l’interdiction des sanctions physiques et manque de solutions pédagogiques alternatives.
Autrefois, des clubs de pairs éducateurs sensibilisaient les jeunes aux risques des relations sexuelles précoces. Ces initiatives ont disparu, laissant un vide alors que l’accès à la pornographie via les réseaux sociaux est omniprésent.
Une sanction controversée mais non définitive
Si l’exclusion de ces élèves a créé un tollé, il faut noter qu’elle n’est pas nationale. Ces élèves peuvent poursuivre leur scolarité dans d’autres régions, à la charge des parents. L’exemple d’élèves sanctionnés par le passé et ayant réussi leurs examens montre que tout espoir n’est pas perdu.
Toutefois, cette médiatisation risque d’avoir des conséquences psychologiques graves sur ces jeunes, certains n’étant même pas encore adolescents. Un accompagnement psychologique est nécessaire pour éviter des drames, voire des suicides.
Des solutions existent
Le cas des jeunes filles reste également à analyser. Pourquoi sont-elles si vulnérables ? La précarité est une réponse évidente. Dans les zones rurales, un garçon avec un peu d’argent peut obtenir des faveurs sexuelles. C’est pourquoi l’initiative du gouvernement béninois d’octroyer une aide financière aux élèves filles vulnérables est intéressante. Un transfert monétaire journalier entre 450 et 600 FCFA pourrait réduire ces situations d’urgence.
Ce scandale est une alerte pour la société togolaise. L’éducation sexuelle, la responsabilisation des parents et des enseignants, ainsi que des initiatives sociales fortes sont indispensables pour prévenir de telles situations à l’avenir.
Francine DZIDULA
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