Transports scolaires au Togo : quand la distance devient un obstacle à la réussite des élèves


Chaque jour, des milliers d’élèves togolais parcourent des kilomètres pour rejoindre leurs écoles. Entre coûts élevés, fatigue et retards, beaucoup appellent à une politique de transport scolaire plus inclusive.
Bientôt un mois que les élèves togolais ont repris le chemin des classes pour l’année académique 2025-2026. Mais pour une grande partie d’entre eux, cette reprise s’accompagne d’un défi quotidien : celui du transport.
En raison de la distance entre leur domicile et leur établissement, des milliers d’élèves empruntent les bus de la SOTRAL ou d’autres moyens de transport en commun, un effort financier considérable pour leurs parents.
Des trajets longs et coûteux : le quotidien difficile de nombreux élèves
Malgré des efforts consentis ces dernières années par l’Etat ceci en rapprochant les établissements scolaires des apprenants en transformant notamment certains collèges en lycées, la distance subsiste dans certaines localités surtout pour des lycées techniques qui sont moins nombreux. Ainsi, chaque matin, avant le lever du soleil, ils quittent leur maison, traversent la ville et affrontent les embouteillages pour rejoindre leurs classes. Le soir, c’est le même parcours, dans la fatigue et les bousculades.
Kossi, élève en classe de seconde F4 au lycée technique d’Adidogomé, habite à Bè-Kpota, à une vingtaine de kilomètres.
« Chaque jour, je dépense au moins 1 500 F CFA pour le transport. Mes parents pensent qu’il serait préférable que je trouve une chambre à proximité de l’école, pour éviter ces allers-retours épuisants », confie-t-il.
De son côté, Elsa n’a pas eu cette chance : « L’année dernière, je partageais une chambre avec une camarade. Mais faute de moyens, j’ai dû partir. Aujourd’hui, je suis obligée de reprendre les trajets quotidiens, en attendant de trouver une solution. »
Le coût du transport, un fardeau pour les parents togolais
Avec la hausse du coût de la vie au Togo, les dépenses liées au transport scolaire représentent un véritable casse-tête.
Koffi, père de trois enfants, résume la situation : « Ce n’est pas seulement la scolarité qu’il faut payer. Entre le repas et le transport, un enfant peut coûter jusqu’à 40 000 F CFA par mois rien qu’en déplacement. C’est énorme pour beaucoup de familles. »
Cette réalité pousse certains élèves à arriver en retard, à manquer des cours ou à étudier dans des conditions de fatigue chronique, ce qui impacte directement leurs résultats scolaires.
Des propositions concrètes pour alléger le calvaire des élèves
Face à cette situation, plusieurs mesures sociales pourraient être envisagées pour rendre les transports scolaires plus accessibles :
1. Instaurer un abonnement scolaire SOTRAL à tarif réduit, accessible sur présentation de la carte d’élève.
2. Subventionner partiellement le transport des élèves, à l’image d’Abidjan, où les étudiants bénéficient d’une réduction dans les bus étatiques.
3. Créer des lignes scolaires dédiées, notamment vers les zones périphériques (Adidogomé, Agoè, Zanguéra, etc.).
4. Établir un partenariat entre le ministère des Transports et celui de l’Éducation, pour mieux planifier la mobilité des élèves.
5. Encourager les collectivités locales à soutenir les écoles éloignées par des initiatives de transport communautaire.
Pour un transport scolaire solidaire et durable
Le transport est un maillon essentiel de la réussite éducative. Faciliter les déplacements des élèves, c’est leur permettre d’apprendre dans de meilleures conditions, sans que la distance ne devienne un frein.
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Mettre en place une carte d’abonnement scolaire SOTRAL à tarif préférentiel comme cela se fait pour les étudiants, serait un signal fort en faveur de l’équité sociale et de la lutte contre les inégalités éducatives.
Une telle mesure contribuerait à réduire les dépenses familiales, prévenir les abandons scolaires et améliorer le bien-être des élèves.
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Albert AGBEKO
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