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UFC : Deux courants à couteaux tirés pour le contrôle du parti

 

HCRUNN


C’est un supposé trentième anniversaire de l’Union des forces de changement (UFC), le principal parti de l’opposition parlementaire qui, a fait réagir un des cadres  du parti, pas des moindres, le vice-président Elliot Ohin pour « rétablir la vérité ». Cette sortie laisse apparaitre qu’au-delà du semblant  sérénité qu’affiche ce parti depuis sa dernière grosse crise de 2010, la crise couve toujours.

En effet, selon l’information distillée par Sena Alipui, conseiller spécial du président national, dans les médias locaux, l’UFC fêterait ce 1er février 2022, ses 30 ans d’existence. Et pour convaincre l’opinion, le natif de Paris joint à cette annonce un  supposé message du président national du parti, Gilchrist Olympio, adressé  aux militants du « Détia ». Quelques heures seulement ont suffi pour que Elliot Ohin, le vice-président du parti, lance son premier coup de salve. Preuve administrative à l’appui, il démonte la version servie à grand coup de médiatisation par le député de l’Ogou-Anié.  « L’UFC n’est pas créée le 1er février 1992. C’est le 27 novembre 1993, que s’est tenue à Lomé, l’Assemblée constitutive de l’UFC », clarifie l’ancien ministre d’Etat dans sa mise au point.

Au-delà de cette bisbille liée à la date de la création du parti, tout le monde sait, du moins les observateurs avisés, savent qu’en réalité, à travers cette discorde, in fine, c’est une guerre pour le contrôle de l’UFC après Gilchrist Olympio qui se joue.

LES JEUNES LOUPS AUX DENTS LONGUES

Après le départ des anciens ténors de l’UFC, partis créer leur propre formation politique, l’ANC. Pour combler le vide, le parti du « Détia » devenu « une coquille vide » selon le terme des dissidents, a vu pousser en son sein comme un champignon des militants de la 25ème heure. Pour la plupart des jeunes universitaires qui difficilement pouvaient prouver qu’ils détenaient une carte de membre du parti avant la scission, ont rapidement émergé reléguant presque aux oubliettes les anciens cadres qui étaient demeurés fidèles aux idéaux du parti pendant le temps de la secousse qu’il a traversée. Ces jeunes, sans titres ou rôles officiels dans les instances du parti,  bénéficiaient cependant de la confiance du président national ce qui leur donnaient une certaine liberté et ils prenaient mêmes l’ascendance sur les membres du bureau national.

Certains de ces jeunes élus dans les conseils municipaux ou à l’Assemblée nationale ont commencé par nourrir des ambitions. L’appétit vient en mangeant, dit-on. C’est ainsi qu’ils se voyaient désormais dans un destin national. Et pour y arriver, il leur fallait une machine politique. La direction de l’UFC est tout trouvée.

C’est ainsi qu’au cours d’une tournée en région, le chef de file de ces jeunes militants, le député Séna Alipui annonce l’organisation très prochaine du congrès du parti. Il ne précise pas à quel titre il se permet de faire cette annonce puisque jusqu’à preuve du contraire, M. Alipui n’a aucune place au sein du bureau national du parti avant de se substituer à celui-ci. Même s’il a un poste au sein de ce bureau, cela lui donne-t-il le droit de convoquer un congrès au mépris des statuts du parti ?

Cependant, pour éviter d’être accusé de parricide comme cela avait été le cas de Jean-Pierre Fabre, M. Alipui prend soin de préciser que l’organisation du congrès du parti ne vise pas à débarquer le président national Gilchrist Olympio de la tête de la formation politique mais à  lui insuffler le sang neuf.

Tout est clair que si ce congrès est organisé M. Alipui essayera de prendre la tête du parti. Pour cela, il peut compter sur certains doyens du parti qui lui ont fait allégeance.Mais pas tous!

IL N’A QU’A S’EN PRENDRE A LUI-MËME

« C’est de croire que la maison est vide, la maison est abandonnée et que tout le monde peut venir en profiter. Nos réunions ne se tiennent pas sur la toile mais au siège de l’UFC. Qu’ils viennent au siège et on va discuter. Nous savons aussi qu’il y a de ces individus autour du président à Paris qui s’agitent beaucoup. Nous sommes de ce parti et nous faisons au moins 24 ans à l’UFC. Que ceux qui sont venus la nuit précédente arrêtent de vouloir nous donner des leçons. S’ils ont des ambitions, ils sont libres de les défendre mais l’UFC n’est un tremplin. L’UFC n’est pas une mare aux canards », déclarait en son temps un cadre du parti vue la propension de ces jeunes à contrôler le parti.

Elliot Ohin est de ceux qui voient de mauvais œil cette propension de ces jeunes à non seulement prendre en otage le président national mais encore le parti. C’est cette exaspération qu’il exprime à travers sa mise au point.

Mais Ohin  n’a qu’à s’en prendre à lui-même. Doyen du parti, il est demeuré l’ombre de lui-même alors qu’il devrait profiter du départ de ceux qui lui faisaient ombrage avant pour rebondir. L’homme est demeuré transparent tout comme son dernier portefeuille ministériel occupé dans le gouvernement issu de l’accord politique RPT-UFC.

Lorsqu’il a été bombardé dans ce gouvernement, l’ancien pompiste aux Etats-unis vivait dans une tour d’ivoire coupé du reste du monde et des militants. Il traîne la réputation d’être réfractaire aux largesses selon les confidences des militants. Sans base, mal vu par les militants et sans assise électorale, il ne peut pas solliciter de suffrage électoral, tout le contraire des militants de la 25èmeheure qui, certains sont des élus mais n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour le fonctionnement du parti mais aussi répondent aux sollicitations des militants. Isolé au sein de sa propre formation, popularité confidentielle, Ohin voit ses marges de manœuvres réduire comme une peau de chagrin. Il a alors intérêt à exister, même s’il le faut en mettant les pieds dans le plat. C’est ce qui justifie sa sortie.

En faisant cette sortie, ses adversaires voudraient le faire passer comme un rebelle qui conteste l’autorité de Gilchrist Olympio à qui ils attribuent la paternité du communiqué critiqué. En réalité tel n’est pas le cas pour Ohin, car quoiqu’on dise ce dernier continue toujours par vouer une admiration sans pareil au « Fils du Père de l’Indépendance du Togo » et il n’est pas question pour lui de défier son autorité. Eux tous vouent admiration et respect à Gilchrist Olympio car sachant que son choix vaudra tout son pesant d’or dans la succession à la tête du parti. De ce fait, l’ancien chef de la diplomatie togolaise, savait que « Fo Gil » n’est pas l’auteur du communiqué ce qui justifie son attaque du communiqué.

LE NOM GILCHRIST OLYMPIO, UNE MARQUE DEPOSEE

Cette passe d’armes est la preuve que le miraculeux de Soudou ne contrôle pas son parti. Sinon, le premier responsable d’un parti ne peut sortir un communiqué et que son vice-président le désavoue publiquement sans que ce dernier ne soit l’objet d’une sanction tout au moins disciplinaire.

Après avoir consacré plus de la moitié de sa vie à la politique, l’octogénaire à mieux à faire que de s’occuper encore des affaires de parti politique. Il mérite un repos. Retranché entre Paris et Accra, le nom Gilchrist Olympio est devenu une marque déposée, utilisé aux fins de manipulation des militants par ses proches.

Le dernier message en son nom rentre-t-il dans cette manipulation ? That’s the question…

 

 

Albert AGBEKO

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