Apparu dans la première moitié du XXè siècle chez les Occidentaux, le slip devient au fil du temps le sous-vêtement de référence surtout chez la gente féminine. Adopté par leurs devancières qui, en ont fait leurs amies intimes, le sous-vêtement, est aujourd’hui de plus en plus abandonné par la jeune génération. Au Togo, elles sont rares ces filles qui en portent encore. Il est toutefois difficile d’expliquer ce qui est la cause de cette aversion envers ce sous-vêtement féminin.
« Je n’aime pas porter de slip. Je ne saurai expliquer réellement la raison mais quand je le porte je ne me sens pas à l’aise c’est comme je suis emprisonnée », confie Enyonam, la trentaine, femme au foyer. Toutefois, reconnait-elle, le port du slip est à la base de l’éducation que toute fille togolaise reçoit de sa mère. « Aujourd’hui, le constat est que nous n’en portons plus comme nos mamans », confesse-t-elle. Constat qui fait dire que les jeunes filles arrivées à un certain niveau de maturité tendent aujourd’hui à banaliser ce sous-vêtement.
« Je ne porte le slip que pendant mes moments de menstrues », déclare pour sa part Alexandra, étudiante en faculté de Droit à l’Université de Lomé.
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Bernadette, journaliste à Lomé trouve qu’il est primordial en tant que femme ou fille de porter un sous-vêtement avant de sortir car dit-elle, « il me protège contre la poussière, les infections surtout contre les surprises désagréables au moment des menstrues malencontreuses ».
« Je ne porte pas de slip parce que ça me donne des démangeaisons au niveau l’entrecuisse. Mais si d’aventure je dois en porter, il faut qu’il soit ample. En plus, j’ai accouché par césarienne, le slip gêne la cicatrice. C’est pour ça même que j’ai enlevé mes perles. Bref, je suis plus à l’aise sans slip », a déclaré Abidé, femme au foyer.
Je n’aime pas porter de slip.
Pour sa part de Félicité, une employée de bureau déclare : « Je porte le slip pour me sentir confortable. Pour une femme surtout c’est nécessaire voire indispensable. Dans nos sociétés traditionnelles, il y avait des lingettes que les femmes utilisaient pour couvrir les sécrétions urino-vaginales. Cette absorption donne un confort ou sèche l’entrejambe qui facilite le déplacement. Quand l’entrejambe est humide ça créé des lésions et c’est ce qui est à la base des infections », avoue cette mère de deux enfants.
IL EST RECOMMANDE DE LAISSER LE MILIEU AERE
Marie, enseignante donne une explication métaphysique au port de sous-vêtement qui, selon elle, protège la partie vaginale qui est sacrée. « C’est là où on rencontre le Maitre des créations. Elle doit être non seulement protégée physiquement mais aussi sur le plan spirituel », note-t-elle.
Même si elle avoue qu’elle n’aime pas porter le slip, Enyonam citée plus haut admet tout de même que son port est « obligatoire » pour mettre Vania, la serviette hygiénique. « En période de menstruation, j’en porte deux ou trois en plus de Vania et une petite culotte pour couronner le tout ».
Pour Dr Bingo M’Bortche, médecin chef du Centre ATBEF de Lomé et président de la Société de gynéco-obstétrique du Togo, le sous-vêtement, joue avant un rôle protecteur. Il sert à protéger les organes génitaux de la femme contre les bactéries. « Il est recommandé de porter de sous-vêtement pour éviter que les micro-organismes soient en contact avec les parties génitales de la femme », dit-il. « Une journée, c’est 24h. Il est recommandé classiquement que lorsque la femme veut dormir la nuit, que le milieu soit aéré, de ne pas porter de sous-vêtement hormis les périodes de menstruation. Donc, elle peut en porter dans la journée. Mais lorsqu’elle veut dormir, il est recommandé de laisser cette partie aérée », conseille le médecin qui admet que « le port de sous-vêtement perturbe un peu l’aération qui doit être admise dans la partie génitale ».
Pour le gynécologue, les femmes enceintes doivent également porter un sous-vêtement pour éviter que les micro-organismes n’entrent pas dans leurs organismes et créer une infection qui peut avoir une incidence sur la poursuite de la grossesse. « Mais dans la pratique ce que je remarque c’est qu’elles n’en portent pas. Mais si la femme enceinte va juste s’allonger à la maison, ce n’est pas vraiment nécessaire. Mais si elle va se déplacer et s’asseoir sur certains sièges dont la propreté reste à définir il est recommandé d’en porter », conseille-t-il.
LE ROLE SEDUCTEUR DU STRING
Si Enyonam déteste les strings tel n’est pas le cas d’Abidé qui affirme aimer porter le string. « Je porte de temps en temps de string pour ‘’biper’’ mon mari », affirme-t-elle.
Pour Dr M’Bortche, le string vue sa présentation-une partie épaisse au niveau de la vulve et l’autre partie matérialisée par un fil-ne joue pas le rôle de protection du vagin mais les femmes aiment le porter. Sans toutefois le déconseiller, le gynécologue en admettant qu’il pimente certains aspects de la vie du couple, estime qu’il appartient aux femmes de faire un choix.
AVIS PARTAGE DES HOMMES
Les avis des hommes sur le port de slip par les femmes sont partagés. Pour Dieu-Donné, il affectionne quand sa copine est sans slip. « Quand je remarque que ‘’le bas’’ est sans obstacle ça m’excite ». Même son de cloche de la part Edmond qui affirme aimer les femmes déambuler dans la rue sans slip.
Quant à Ferdinand, un directeur de société, une femme qui défile devant lui « en slip surtout de couleur blanche peut me faire perdre la tête. Surtout quand le slip et le soutien-gorge sont assortis dans la même couleur, ça m’excite trop surtout les demi-fesses ».
Il est important de bien entretenir son slip pour ne pas contracter des maladies.
« Je porte de temps en temps de string pour ‘’biper’’ mon mari »
S’agissant des soins des sous-vêtements, Enyonam recommande de bien les laver, les sécher dehors, sous un bon soleil. « On a l’habitude de sécher nos slips dans la chambre, ce n’est pas bien, ce n’est pas conseiller », dit-elle. Et de poursuivre qu’un mauvais entretien des slips est l’une des causes des infections. « On doit mettre un protège-slip dans nos slips pour éviter qu’il ne se tâche pas. Et veiller à la non-accumulation des gouttes d’urine dans le slip ce qui donne une mauvaise odeur ».
L’ENTRETIEN DES SLIPS
Tout en recommandant de changer au moins deux fois dans la journée son slip, Bernadette conseille également de « laver chaque jour nos slips avec du savon et l’eau de javel, les sécher sous le soleil pendant quelques temps et les repasser si possible ».
Pour le médecin M’Bortche, il faut savoir entretenir son sous-vêtement. Et cet entretien est à deux ou trois niveaux. Tout d’abord, le lavage, il faut avoir la fréquence du port de ces sous-vêtements parce qu’il ne faut pas en porter deux, trois semaines voire un mois. Il est recommandé d’échanger le sous-vêtement chaque jour ou au plus chaque deux jours.
Ensuite, laver les sous-vêtements avec de l’eau de javel et les sécher au soleil. Il est vraiment bien de les sécher au soleil, à défaut les repasser. C’est capital parce que quand on sèche le sous-vêtement au soleil il y a des mouches qui se déposent là-dessus et l’infectent or ces sous-vêtements sont en contact direct avec les parties intimes de la femme. C’est pourquoi, il est recommandé qu’on les sèche au soleil et qu’on les repasse avant de les porter. Lorsqu’on constate que les sous-vêtements sont abimés ou détériorés il faut les échanger.
La nuit, il est recommandé de laisser cette partie aérée
Le médecin-gynéco conseille également l’utilisation de sous-vêtement en coton contrairement au nylon que les femmes préfèrent en raison de sa facilité à être lavé.
Somme toute, le slip ou le sous-vêtement joue un rôle protecteur pour la femme, tout comme pour l’homme d’ailleurs, cependant il est important de ne pas en porter toute la journée surtout la nuit pour favoriser l’aération au niveau des parties génitales de la femme.
Francine DZIDULA
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