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Devoir de mémoire / 22 novembre 2014 : Rencontre Faure-Fabre

 

En dehors de la rencontre Gilchrist Olympio-Faure Gnassingbé, c’est la rencontre d’envergure entre le président de la République et un leader de l’opposition togolaise. Cette rencontre, la deuxième du genre ( la première a eu lieu le 5 mars 2014), à la demande de Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition togolaise et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2015, a eu lieu le 22 novembre 2014 à la présidence de la République.

Durant une heure d’horloge environ, les deux responsables politiques togolais en vue du moment ont discuté des questions touchant la vie politique togolaise. Il s’agit notamment de la libération des détenus politiques  incarcérés dans l’affaire des incendies du grand marché de Lomé (et pour laquelle Jean-Pierre Fabre lui-même est inculpé avec d’autres responsables de l’opposition), la répression de la manifestation du CAP 2015 (regroupement de l’opposition qui a désigné Jean-Pierre Fabre comme son candidat à l’élection présidentielle de 2015) tenue la veille de la rencontre et bien évidemment, les réformes constitutionnelles avant la présidentielle de 2015.

TOGOCOM

Pour cet entretien, le chef de file de l’opposition était accompagné par Me Abi Tchessa du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR) et Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA). Le courant ne passe plus aujourd’hui entre cette dernière et Jean-Pierre Fabre, preuve qu’en politique les amis d’hier peuvent devenir de farouches adversaires aujourd’hui.

Quelques heures après la rencontre, la délégation de l’opposition a fait le point devant la presse.

« Nous sommes revenus le voir pour lui dire qu’il est responsable de la situation. En tant que chef de l’Etat, il doit prendre des décisions, il est le seul concerné face à l’Histoire », a déclaré Fabre. Il espère qu’un consensus sera trouvé autour de la nouvelle loi introduite par l’opposition au parlement appelant le président de la République « à peser de son poids pour que les réformes soient faites avant la présidentielle ».

Pour Fabre, le président de la République l’a rassuré que des discussions seront ouvertes sur les questions des réformes.

Pour Me Abi Tchessa, il n’est pas question d’organiser la présidentielle de 2015 sans les réformes, « Nous ne voyons pas les élections se tenir dans notre pays sans ces réformes, notamment la limitation du mandat présidentiel et le mode de scrutin à deux tours qui constituent les mécanismes importants pour la mise en œuvre de la démocratie. Nous espérons qu’il prendra des mesures pour que tout le pays n’aille pas à la dérive », a-t-il indiqué.

HCRUNN

Sur la question des incendies, le chef de file de l’opposition affirme avoir rappelé au président de la République que des militants de l’opposition sont encore sous contrôle judiciaire. Affaire d’incendie pour laquelle Etienne Yakanou, un militant de l’ANC succombera à la suite d’une crise de paludisme alors qu’il était gardé dans les locaux de la gendarmerie.

La délégation de l’opposition faisant le point à la presse des échanges avec Faure Gnassingbé

Presque une décennie après cette entrevue, on a l’impression que le Togo s’est arrêté puisque ces réformes sont toujours d’actualité ou se présentent sous le prisme d’un goût inachevé. Ces réformes n’ont jamais été effectuées jusqu’en août 2017 où l’initiative du Parti patriotique panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, une révolte populaire à travers plusieurs manifestations réclamant ces réformes, a sérieusement ébranlé le régime de Faure Gnassingbé.

Aujourd’hui, tout comme hier, la classe politique togolaise a besoin de dialogue, de ces genres de rencontre : président de la République-opposition.

Même si on peut déplorer qu’aujourd’hui cette opposition n’a pas d’interlocuteur crédible : le principal opposant à la sortie de la dernière présidentielle, Agbéyomé Kodjo contraint à l’exil, le chef de file de l’opposition voulue par le pouvoir, Gilchrist Olympio de l’UFC, est un allié stratégique du pouvoir pendant que l’ancien chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre de l’ANC, laminé par la dernière présidentielle, ne fait plus peur. Le dialogue et la concertation entre la classe politique sont le ferment de la consolidation de la démocratie naissante.

…Parce qu’un peuple sans histoire est un monde sans âme.

 

Albert AGBEKO

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