Depuis quelques moments, je me suis imposé le silence, et pour cause. Mais les images du Congrès du parti Unir avec des élèves en tenue scolaire m’a sorti de cette réserve. Décidément, les gens ont choisi de retourner à leur vieil amour. Quand le premier citoyen de l’Etat affirme que la mobilisation rappelle une sorte de nostalgie de l’ancien parti unique RPT, il a vu juste. Et c’est inquiétant. Prenant la peine de rappeler sa vision à la suite du processus de réconciliation, celle de fédérer les énergies autour d’une cause commune, il m’a l’air d’être incompris, c’est un diagnostic, le parti au pouvoir a perdu sa superbe et reprend des airs du déjà-vu.
Des élèves en tenue scolaire, sûrement réquisitionnés par quelques zélés pour ovationner le Président du parti, c’était comme les animations populaires qu’on nous imposait dans le temps. Des élèves, la relève de demain, réduit à des sous-hommes car pendant que ces enfants étaient exposés au soleil, les leurs sont dans les grandes universités occidentales, à L’Ecole française ou dans les meilleurs lycées de la capitale.
Plus fort, ces élèves qui, après avoir applaudi, sont tenus à distance attendant sûrement le départ de l’homme Faure pour l’acclamer de nouveau, c’est triste ! Le désamour entre le Gouvernement et la population n’est pas aussi profond pour qu’on en arrive à ça. Et là où il y a la sève vivifiante du pays, on devrait réfléchir autrement. Hier un ami me faisait une confidence que je préfère taire par principe, mais quand l’élite du sud du Togo, par cupidité en arrive aussi à ces extrêmes pour se faire accepter dans un système qui ne leur ressemble pas, c’est encore plus triste. Ces enfants, tenus à l’écart, pendant que les oligarques sont en conclave, vous n’aviez pas besoin de ça pour réussir votre congrès, et surtout qu’on sait d’avance que ces élections pour lesquelles vous vous échauffez tant sont par analogie une sorte de match amical entre ASKO et ASCK de Kara. Donnez-nous envie de vous suivre Chers Puissants de la République.
Dr. Alex K. EDOH
