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Le gouvernement des justes

 

 

Je me garde d’employer le terme consacré de peur de heurter les susceptibilités de nos érudits de Poitiers. Le gouvernement des juges tel que théorisé par Michel Troper et la philosophe Dominique Terré se définit par un pouvoir excessif sinon discrétionnaire des juges, prenant une certaine ascendance sur les pouvoirs politiques et administratifs. Macky Sall, l’actuel locataire du Palais des gouverneurs au Sénégal l’a appris à ses dépens, le juge Sénégalais n’est pas un valet. Il a beau levé  les yeux vers le ciel de la Teranga, d’où ll attendait le secours mais il a certainement sous-estimé le pouvoir des sages de la Cour constitutionnelle. Deux camouflets en moins d’un mois, il faut avoir la baraka d’un Président africain pour oser une telle  sortie de piste. Triste sort pour le justicier de Banjul qui, quelques années plus tôt  indiquait la porte de  sortie à l’autre satrape des temps contemporains, Yaya Jammeh.

Les juges, l’Afrique en a de tout acabit. Jaloux de leur pouvoir face aux pauvres enseignants, ils peuvent cautionner la forfaiture d’un ministre “pouvoireux”  vidé d’essence humaine prêt à livrer des centaines de syndicalistes sur l’autel de l’indigence. Quand d’autre se tuent à donner du contenu à leurs décisions, sous d’autres cieux, ils peuvent condamner à 20 ans de réclusion sans connaître l’auteur du crime, Éeeh. Pourvu que ça plaise au Prince. Le juge le plus méritant dans certaines Républiques c’est cet homme capable d’une contorsion digne d’un film d’horreur pour embastiller un politicien gênant qui menace le trône du Prince. Quand ces exemples sont légion dans son environnement, comment Macky pouvait-il ignorer la tentation ? Après tout, ils sont tous formés dans les grandes loges de la Mère France.

TOGOCOM

En 2012 Macky Sall a vu juste à croire en son heure pour congédier de fort belle  manière son mentor Abdoulaye Wade  mais qu’à t-il fait de sa victoire ? Exilés, prisonniers politiques, violations de droits humains, l’homme en a donné de sa virilité aux sénégalais réputés jaloux de leurs acquis démocratique. C’est là où j’ai appris la trouvaille de corruption de la jeunesse,une sentence bien ficelée pour définitivement mettre hors de course l’épouvantail Sonko. Les calculs politiques, on en raffole dans nos palais avec des courtisans aux dents longues.  Mais malheureusement ces faussaires n’ont toujours pas la rigueur scientifique à la peau. Sidiki Kaba, l’érudit des prétoires africains saura t-il donner une couche honorable à ce règne qui n’a que trop duré au gout des Sénégalais ? Le 24 mars Wade fils et le Turbulent Sonko assisteront peut-être à l’onction de Bassirou Diomaye Faye. Ils en ont peut-être l’habitude,  les frères gambiens, à défaut de Ousainou Darboe se sont  accommodés  d’Adama Barrow.

Au Togo comparaison n’est pas raison, il est osé de questionner le modèle de société que tentent d’imposer nos intellectuels. Le juge Sénégalais a son champ de compétences réservées que ne disposent pas forcément son homologue d’ici et d’ailleurs mais n’en déplaise. La cupidité de ces fonctionnaires praticiens du droit est questionnable.

HCRUNN

Le jeu de chaise musicale engagé depuis hier avec la promotion du Franco-togolais Pacôme Adjourouvi au département des droits de l’homme et surtout en charge des relations avec les institutions de la République ouvre  la période des incertitudes pour les inconditionnels du régime Gnassingbé. Comme cet ancien Procureur deflatté rangé depuis à l’Avenue de la Présidence et qui rêve d’un parcours à l’Abdou Assouma, ignorant honteusement les stigmates du tribalisme dans son CV, nombreux sont-ils nos juges ou magistrats à caresser ce rêve de faiseurs de roi sans s’assumer. Mais le Prince prend plaisir à faire durer le suspens.

A la tête des différentes Commissions électorales locales indépendantes, c’est désormais une tradition avec  nos  juges de l’égalité. Ils ont peut-être la liberté d’imiter  une certaine Awa Nana, l’égérie de la justice électorale ou de prendre la coupe d’Abalo Petchelebia.

Le pouvoir des juges, c’est sous d’autres cieux, on ne le verra peut être pas sous nos tropiques. Il y a quelques années, la fougue de notre métier m’a inspiré à la manchette d’un quotidien togolais vite rangé aux oubliettes ce titre : “les juges, nouveaux barbouzes du système ?” Ce questionnement qui a toujours valeur, aurait suscité des remous mais a eu le mérite de secouer certaines bonnes consciences. En espérant que la providence divine nous gratifie de ces hommes d’audace pour remettre notre processus de démocratisation  d’appoint, osons croire que le casting de l’homme Faure n’autorise plus de forfaiture électorale avec des juges de l’Exécutif.

Vivement !

 

Dr. Alex K. EDOH

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