Le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a confirmé lundi qu’il se présenterait pour un nouveau mandat lors des élections prévues en décembre.
Le président a annoncé sa candidature à l’issue d’une conférence nationale de trois jours intitulée “Histoire de la patrie”, à laquelle ont participé les principaux hommes politiques du pays et qui a été diffusée par la chaîne de télévision égyptienne Extra News, qui entretient des liens étroits avec les agences de sécurité égyptiennes.
“J’ai décidé de me présenter à vous pour achever le rêve d’un nouveau mandat présidentiel“, a déclaré El-Sissi sous les acclamations et les applaudissements des participants à la conférence.
L’Égypte organisera une élection présidentielle sur trois jours, du 10 au 12 décembre, avec un second tour du 8 au 10 janvier si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix.
“Je vous promets, si Dieu le veut, qu’il s’agira d’un prolongement de notre quête commune pour le bien de l’Égypte et de son peuple“, a déclaré El-Sissi.
L’élection présidentielle égyptienne aura lieu en décembre, et non au printemps 2024 comme le prévoit la Constitution, un délai raccourci par des considérations économiques dans le pays pris entre inflation et dévaluation, selon les observateurs.
El-Sissi entre dans la course en tant que grand favori. Il se présentera à un moment où le pouvoir d’achat ne cesse de s’éroder dans ce pays de 105 millions d’habitants : l’inflation atteint 40 %, la dévaluation de 50 % de ces derniers mois a fait grimper le prix des produits.
UNE POIGNEE DE PRETENDANTS
Une poignée d’hommes politiques ont déjà annoncé leur candidature à la plus haute fonction du pays, mais aucun ne représente un défi sérieux pour El-Sissi, qui dirige le pays depuis 2014 et a fait face aux critiques de l’Occident concernant le bilan de son pays en matière de droits de l’homme. Ahmed Altantawy, ancien législateur et critique du gouvernement actuel, figure parmi les candidats.
Les candidatures doivent être déposées en octobre, la campagne électorale se déroulera du 9 au 29 novembre et les expatriés égyptiens voteront du 1er au 3 décembre.
El-Sissi, ancien ministre de la défense, a conduit le renversement militaire du président élu en 2013 à la suite de manifestations de rue contre son règne d’un an. Depuis lors, les autorités ont lancé une vaste campagne de répression contre la dissidence.
Des milliers de détracteurs du gouvernement ont été réduits au silence ou emprisonnés, principalement des islamistes, mais aussi de nombreux militants laïques de premier plan, y compris beaucoup de ceux qui étaient à l’origine du soulèvement de 2011 qui a renversé l’autocrate de longue date Hosni Moubarak.
Il a été élu pour la première fois en 2014 et réélu en 2018 pour un second mandat de quatre ans. Des amendements constitutionnels, adoptés par référendum en 2019, ont ajouté deux ans à son deuxième mandat et lui ont permis de se présenter pour un troisième mandat de six ans.
