Take a fresh look at your lifestyle.

Gabon : Fin de la dynastie des Bongo ?

 

En 55 ans de règne dont 41 du père et 14 du fils, la famille Bongo a imposé sa mainmise de plus d’un demi-siècle sur la scène politique gabonaise. Dans un pays où la moyenne d’âge ne dépasse pas 55 ans et où les 2/3 de la population n’a connu que cette famille au pouvoir, les Gabonais vont-ils enfin tourner la page de cette famille Bongo ? Les derniers développements de l’actualité en cours dans ce pays d’Afrique équatoriale très riche le laisse le penser.

Ce mercredi 30 août 2023 au petit matin, un groupe de militaires gabonais a fait irruption à la télévision nationale située au palais présidentiel pour annoncer « la fin du régime d’Ali Bongo ». Ce dernier venait d’être proclamé réélu pour un 3ème mandat à la tête du pays après le scrutin présidentiel du 26 août 2023. Il est en résidence surveillée selon les militaires et son fils arrêté.

TOGOCOM

« Nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », ont annoncé les militaires dans la déclaration lue par leur porte-parole sur les deux chaînes publiques du pays.

LA FRANCE A LA MANETTE ?

 

Pour le moment on ne sait pas grand-chose des réelles intentions des putschistes. En dénonçant un scrutin tronqué et « une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos », les militaires auraient dû procéder au recomptage des voix et à la proclamation du vrai vainqueur du scrutin. Mais au lieu de cela, ils annoncent la « dissolution de toutes les institutions de la République ». Ce qui laisse planer de doute sur leurs réelles intentions. Même si pour le moment l’opposition n’a pas encore réagi à la nouvelle situation. L’internet coupé peu avant la fin du scrutin, n’a été rétabli que ce matin à 7 heures.

Le nouvel homme fort du pays, le commandant de la garde présidentielle, une unité composée majoritairement de militaire de l’ethnie de Bongo, chargée de la protection du président, le Général Brice Clotaire Oligui NGuema, porté en triomphe par les militaires dans une courte vidéo diffusée sur la télévision nationale, est réputé être un homme proche de la France.

L’ancienne métropole, la France, aurait-elle suscité ce coup d’Etat pour couper l’herbe sous le pied de la reprise du Gabon par un gouvernement qui lui serait hostile ?

HCRUNN

Confrontée ces dernières années à la perte de son influence sur le continent et à ces éléments vitaux au Sahel, la France ne voudrait pas que lui échappe le Gabon qui demeure un pion essentiel dans son pré-carré. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, perdre le Gabon sera un coup dur pour la France. Les enjeux de la présence de la France au Gabon sont énormes pour la survie dans les prochaines années de la patrie d’Emmanuel Macron. Avec le maintien de la base militaire français à Libreville, la France contrôlerait les gisements d’uranium, le pétrole, le bois gabonais…

 

UN PRESIDENT MALADE QUI S’ACCROCHE…

 

Si Ali Bongo va constituer un obstacle à la sauvegarde des intérêts de la France, cette dernière n’hésitera pas à le mettre de côté. Est-ce le cas actuellement ?

Ali Bongo, 64 ans, s’est maintenu au pouvoir par la fraude électorale. En 2009, il remporte les élections organisées à la suite du décès de son père. Il sera réélu en 2016 dans les mêmes circonstances. En 2018, un AVC l’éloigne du pays durant plusieurs mois. Au cours de sa convalescence au Maroc une tentative de reversement de son pouvoir a duré à peine 45 minutes. Les militaires auteurs de la tentative ont été vite arrêtés.

Malade grabataire et paraplégique, Ali Bongo se lance dans la course pour un troisième mandat à la tête de son pays. A ceux qui l’accusent qu’il n’est pas en possession de toutes ses facultés physiques et mentales, le président leur cloue le bec en esquissant des pas de danse.

Le 26 août 2023, le président sortant est face à 13 candidats dont le principal est Albert Ondo Ossa pour l’élection présidentielle. Quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote, le gouvernement annonce la fermeture des frontières du pays et la coupure d’internet. La situation ne sera rétablie qu’après la proclamation des résultats ce matin. Résultats qui donnent la victoire au président sortant Ali Bongo. Cette proclamation sera suivie quelques minutes plus tard par le renversement du régime de Bongo par les militaires. Ce coup d’Etat s’il est validé sonnera le glas à plus de 55 ans de règne d’une des plus vieilles dynasties du continent.

 

 

 

 

Albert AGBEKO

E-Mail: togoscoop@gmail.com

Tél : (00228) 90 96 63 64/ 99 56 57 88 : Pour vos reportages, annonces et publicité, contacter le service commercial de votre site Togoscoop.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

Privacy & Cookies Policy