JEA : Les pays africains doivent consacrer au moins 15 à 20 % de leurs dépenses publiques à l’éducation
L’édition 2024 de la journée de l’enfant africain (JEA) est placée sous le thème : « L’éducation pour tous les enfants en Afrique : l’heure est venue ». A cette occasion, les nouvelles analyses sur le financement de l’éducation publiées par l’UNICEF montrent qu’en dépit des améliorations notées, la plupart des pays africains doivent accélérer les efforts pour atteindre leur engagement d’allouer au moins 15 à 20 % de leurs dépenses publiques à l’éducation, comme le recommande le cadre d’action pour les Objectifs de développement durable pour l’éducation.
Neuf de 49 pays africains – moins d’un sur 5 – ont consacré 20 % ou plus de leurs dépenses publiques à l’éducation, tandis que 24 pays se sont engagés à consacrer au moins 15 % de leur budget national à l’éducation et que six pays ont consacré moins de 10 % de leur budget national à l’éducation.
L’éducation est essentielle pour développer le capital humain nécessaire à la prospérité du continent. Le financement de l’éducation est un problème majeur sur le continent africain, laissant des millions d’enfants dans l’incapacité d’acquérir les compétences fondamentales nécessaires à leur prospérité future et à celle de leur pays. Malgré les progrès considérables réalisés par les gouvernements africains pour augmenter le taux de scolarisation dans le primaire et le premier cycle du secondaire au cours de la dernière décennie, les écoles sont sous-financées, les classes sont surchargées et les enseignants sont en nombre insuffisant – beaucoup d’entre eux n’ayant pas la formation et les compétences adéquates.
La faiblesse des résultats de l’apprentissage reste très préoccupante : en Afrique, quatre enfants sur cinq âgés de 10 ans sont incapables de lire et de comprendre une histoire simple.
Quant au Togo, avec une part du budget de l’Etat s’élevant à 11,7% au bénéfice de l’éducation primaire et secondaire, le pays a, entre 2020 et 2024, augmenté de 52% le montant alloué à ce secteur. Une progression qui traduit l’engagement continu du Gouvernement à atteindre les Objectifs de Développement Durable d’ici à 2030 dans le domaine de l’éducation.
Ceci a permis au pays de progresser en termes d’accès, enregistrant en 2023 un taux net de scolarisation de l’enseignement primaire de 93.17%, accompagnés d’une quasi-parité filles-garçons, malgré les opportunités qui demeurent. Au nombre de ces dernières, il y a l’objectif de la qualité de l’éducation identifiée comme priorité nationale à la fois dans la Feuille de route gouvernementale 2020-2025 et dans le pacte de partenariat développé conjointement avec les partenaires du secteur en 2024.
« Les enfants ont droit à une éducation de qualité, mais les systèmes éducatifs ne répondent pas aux attentes d’un trop grand nombre d’entre eux. Pour éviter une catastrophe en matière de développement en Afrique, nous devons de toute urgence assister à une révolution continentale où les engagements se traduisent par des actions concrètes afin que les enfants puissent acquérir les compétences de base indispensables pour passer à des formes d’éducation plus poussées et réaliser tout leur potentiel », déclare Etleva Kadilli, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et Australe.
L’une des solutions les plus efficaces et les plus rentables consiste à accroître les investissements publics dans la petite enfance, car les études confirment que les investissements dans le préscolaire sont parmi les plus percutants que les gouvernements puissent soutenir. Pourtant, l’éducation de la petite enfance continue de bénéficier de la part la plus faible du budget. Les enfants âgés de 3 à 6 ans peuvent sembler n’être qu’au début de leur vie, mais à ce moment-là, plus de 85 % du développement de leur cerveau est déjà presque en place. D’où l’importance d’investir tôt pour leur donner une chance de prendre le meilleur départ dans la vie.
Notons que c’est 1991 que l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’OUA a institué la JEA en mémoire du soulèvement étudiant du 16 juin 1976 à Soweto, en Afrique du Sud. À cette époque, les étudiants ont manifesté pour protester contre la mauvaise qualité de l’enseignement qu’ils recevaient et ont exigé d’être enseignés dans leur langue maternelle. La JEA sert à commémorer ces enfants et les actions courageuses qu’ils ont menées pour défendre leurs droits. La JEA célèbre donc les enfants d’Afrique et appelle à une introspection sérieuse et à un engagement pour relever les nombreux défis auxquels les enfants du continent sont confrontés.