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La CEET, la palme d’or de la médiocrité

 

 

S’il y a un prix de médiocrité à décerner à un service public du Togo, la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) obtiendrait volontiers la palme d’or. Palme qu’elle fera le plaisir et le devoir  de partager avec sa sœur jumelle la Togolaise des eaux (TdE). Les deux sociétés ont habitué les Togolais à des désagréments que ces derniers ont finis par  s’accoutumer.

Il ne se passe pas de semaine sans que la CEET n’annonce par communiqué radio-diffusé des perturbations dans la fourniture de l’électricité à Lomé ainsi que dans les principales villes du pays.

 « La fourniture du courant électrique connaîtra des perturbations dans certaines localités du pays (NDLR : elle cite les localités concernées). Cette situation est causée par les travaux de maintenance programmés. Les coupures interviendront essentiellement entre 8h 30 et 15 h au plus tard. A cet effet, la CEET recommande que les appareils soient débranchés lorsque la coupure intervient et ne soient remis en service qu’après le retour de l’électricité », tel est souvent le libellé des communiqués diffusés par la CEET depuis 1998.

Depuis cette année, la Compagnie  a tellement diffusé ces communiqués que si vous demandez à un enfant de la classe de CP 1 de vous le réciter, il le fera sans tâtonner.  Plus de 20 ans après, cette compagnie continue par diffuser le même communiqué. On se demande quels sont ces travaux qu’effectue la CEET et que depuis 1998 ils ne sont pas prêts de finir.

A contrario, on a l’impression qu’au fur que les années passent la situation devient dramatique. Puisque ces derniers jours, en ce temps de grande chaleur,  plusieurs quartiers sont mis dans le noir plusieurs heures durant. Une situation qui rappelle aux abonnés les sombres périodes de délestage. 

                                                    Facture d’encaissement des frais de compteur
 

L’autre plaie de la CEET, c’est le non-respect des engagements contractuels.  Des demandes de compteur peuvent faire plusieurs mois voire des années sans que vous ne rentiez dans vos droits et pourtant la compagnie a déjà encaissé des frais afférents à cette demande sans compter les préjudices que cela cause à l’abonné. Lorsque vous réclamez, la seule réponse qu’on vous donne est : « nous n’avons pas encore de compteur ».

A la CEET, les directeurs changent mais les problèmes demeurent. La société croule sous le poids des dettes alors que des employés sont très riches, riches des magouilles et malversations financières.  Ils  sont trempés dans les magouilles qui font perdre à la société. A la CEET, chacun a son business.  Si les hauts cadres ont leurs tuyaux pour s’enrichir, il n’en demeure pas moins que les subalternes surtout les releveurs savent par où passer s’enrichir, le plus rapidement possible. Le trucage des compteurs au profit des gros consommateurs de l’électricité est leur jeu favori. Ils sont souvent sollicités par les propriétaires de grand frigo, des grands bars et quelques privés pour truquer les compteurs.

« Je me rappelle que c’est un releveur de la CEET, que mon ancienne société utilise pour truquer le compteur et elle ne paie pratiquement rien par rapport au courant qu’elle utilise », nous a confié un ancien gardien d’une société située dans la zone franche. Et de poursuivre qu’aujourd’hui, cet agent releveur a envoyé son enfant en Europe pour poursuivre ses études. « Où est-ce qu’un simple agent releveur a pu trouver de l’argent pour envoyer son enfant en Europe », questionne le gardien.

Récemment un  électricien de la CEET a été sollicité par un haut cadre pour brancher directement son climatiseur sur le câble fil de la CEET afin de contourner le compteur. Et ces cas sont légions. Ils font perdre à la société des millions qui devront servir à restructurer la société. Et ça c’est au  préjudice des abonnés qui subissent des désagréments de la mauvaise gestion de cette société qui avait tout pour devenir une société prospère mais que mal gouvernance et le clientélisme ont fini par avoir raison d’elle.

 

Francine DZIDULA

E-Mail: togoscoop@gmail.com

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