
Après plusieurs jours de spéculations, Emmanuel Macron a tranché. Vendredi 13 décembre 2024, François Bayrou a été nommé Premier ministre, succédant à Michel Barnier, renversé par une motion de censure la semaine dernière. Ce choix, annoncé dans un communiqué de l’Élysée, marque un tournant dans la vie politique française.
Une nomination attendue après la chute de Michel Barnier
La nomination d’un nouveau chef de gouvernement était urgente après la crise politique déclenchée par la chute de Michel Barnier. Le président de la République a mené de longues consultations, écartant notamment La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) de ces discussions. C’est finalement François Bayrou, président du Mouvement démocrate (MoDem), qui a été choisi.

Le Béarnais de 73 ans, reçu pendant près de deux heures à l’Élysée avant l’annonce officielle, a été chargé de former un gouvernement. François Bayrou avait brièvement exercé des fonctions ministérielles comme Garde des Sceaux sous Édouard Philippe en 2017, avant de démissionner au bout d’un mois.
Des réactions politiques contrastées
La nomination de François Bayrou n’a pas tardé à susciter des réactions de la part des forces politiques.
Pour La France insoumise, cette décision est la preuve de l’isolement croissant du président Macron. Le député Matthias Tavel estime que « la censure est indispensable pour imposer une rupture avec le macronisme », tandis que sa collègue Ségolène Amiot fustige une continuité dans « une ligne politique antisociale ».
Du côté du Rassemblement national, le président Jordan Bardella a douché toute perspective immédiate de motion de censure, indiquant que celle-ci aurait été envisagée uniquement contre une figure issue de la gauche ou de l’extrême gauche.
Le Parti communiste français a également vivement critiqué ce choix, dénonçant une décision qui « ne respecte pas le choix des urnes » et appelant à « un changement profond de cap politique ».
Un défi pour François Bayrou
François Bayrou, figure politique expérimentée mais parfois controversée, prend les rênes d’un gouvernement sous pression. Dans un contexte de tensions sociales et politiques, il devra non seulement composer avec une majorité parlementaire fragmentée mais aussi répondre aux attentes des Français, qui semblent de plus en plus méfiants vis-à-vis des institutions.
Les prochains jours seront décisifs pour le nouveau Premier ministre, qui devra annoncer son gouvernement et présenter son programme devant l’Assemblée nationale. Une étape cruciale pour tenter de restaurer la stabilité politique dans le pays.