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Les « Femmes Pyramide » veulent rééditer l’opération « Togo en noir »

 


La pauvreté et la vie chère exacerbées ces dernières années au Togo par l’augmentation du coût de transport et la flambée des prix des produits de première nécessité ont pris en tenaille le peuple togolais. Comme si cela ne suffisait pas, les dernières mesures restrictives prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le coronavirus notamment la fermeture des bars, restaurants, petites et moyennes entreprises, et les églises ont rendu scabreux la situation. Le plus lourd tribut de cette situation est payé par les femmes. Conscientes de ce qu’elle fait peser sur elles cette situation, certaines femmes réunies au sein du Mouvement « Femmes pyramide » ont commencé par sensibiliser leurs consœurs dans les marchés et sur leurs lieux de travail sur l’urgence de réagir pour se libérer. Dans la foulée de cette sensibilisation et dans le courant du mois de juillet 2021, elles ont lancé l’opération dite « Togo noir » qui consiste au port par tous les Togolais du noir pour marquer leur désapprobation de la situation qu’ils traversent au moment où la minorité vit dans une opulence insolente.  Eh bien ! cette opération « Togo mort » sera réédite dans le courant du mois d’octobre et particulièrement tous les vendredis. L’annonce a été faite ce mardi 28 septembre 2021 au cours d’une conférence de presse organisée par les responsables du mouvement « Femmes pyramide ».

« Chaque Togolais qui sait qu’il y a la misère dans sa maison, qui peine avant de manger, qui vit constamment dans l’endettement, est prié de porter du noir. Parce que aujourd’hui pour manger pose problème ce qui pousse certains même au suicide. Nous exhortons donc tous les Togolais à porter chaque vendredi du mois d’octobre le noir », a déclaré Mlle Yvette Emenefa Eklu.

 

Les revendications pour cette action tourne autour de sept points dont la suppression de toutes les augmentations de prix sur l’essence, le péage et l’électricité ; la dépression fiscale dans les marchés et sur les produits de premières nécessités ; les mesures sociales d’urgence pour les femmes et les couches vulnérables notamment les enfants et les personnes âgées ; les mesures urgentes de prise en charge gratuite des premiers soins de tous les malades ; la libération de la femme prisonnière politique, Leyla Nambea Mehiouwa, mère en souffrance avec des enfants de bas âge privés de son affection.

DES MESURES INADEQUATES ET INSUFFISANTES

Pour la manifestation du mois prochain, les « Femmes Pyramide » mettent l’accent sur leurs consœurs  mais les autres acteurs de la société togolaise ne sont pas exclus, insistent-elles. Toutefois, précisent-elles,  elles sont conscientes que depuis la dernière présidentielle, les Togolais sont de moins en moins favorables à des manifestations publiques. Mais, « nous faisons preuve de patience vis-à-vis de la population parce que après les élections de 2020, le Togolais est plongé dans une dépression politique, de cette dépression c’est à nous de les réveiller, de leur dire que si nous baissons les bras il n’y aura personne pour le faire à notre place », a indiqué Mlle Eklu qui, estime qu’à l’instar de leurs illustres devanciers qui se sont illustré par leur engagement politique en laissant un nom à la postérité, les « Femmes pyramide » veulent également leur emboîter le pas. « Nous sommes les femmes, nous sommes dotées  de sentiment. Il est inadmissible pour nous, femmes de regarder les jeunes sans perspective d’avenir, sans espoir, mourir …».

Cependant, les « Femmes pyramide » se réjouissent que le gouvernement les écoute. « Nous leur avons même adressé des lettres et en réponse à cela des communiqués sont sortis. A la suite de cela, cette année, les élèves des écoles publiques sont dispensés des frais d’inscription et de scolarité, la prise en charge de la femme enceinte et du nouveau-né est garantie, l’assurance maladie universelle pour les Togolais est en cours. C’est vrai que ces mesures sont inadéquates et insuffisantes mais nous l’avons pris comme un pas, un signe. Voilà pourquoi nous relançons la mobilisation pour que s’il y a plus de pression, nous aurons plus que ça puisque ces mesures prises par le gouvernement ne change rien contre la vie chère », se réjouie Mlle Eklu.

Notons que la semaine dernière, deux activistes de ce mouvement qui sensibilisaient les femmes au sujet de cette opération ont été brièvement interpelés avant d’être relâchés.

 

Francine DZIDULA

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