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NSCT : De la nécessité pour le gouvernement d’agir avant qu’il ne soit trop tard

En concédant en juin 2020, la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) au géant singapourien OLAM, les autorités togolaises nourrissaient une noble ambition pour le secteur cotonnier togolais à savoir le doublement des rendements, la modernisation de l’outil industriel sur toute la chaîne, de la production à la transformation, et de développement de la marque « Coton made in Togo » de façon à bénéficier d’un différentiel de prix par rapport à la qualité. Trois ans après cette cession, le bilan est mitigé et tout porte à croire « qu’on a vendu le voleur pour acheter le sorcier ».
La connaissance et l’expertise du secteur cotonnier africain par Olam avaient plaidé en sa faveur. Sa présence dans plusieurs pays francophones du continent noir avec des résultats tangibles ont milité en faveur de la cession de la NSCT au groupe singapourien. D’ailleurs, la société avait elle-même soutenu que son investissement permettra de renforcer la capacité de la NSCT de s’associer aux producteurs de coton pour augmenter les volumes, améliorer les rendements et contribuer à atteindre le plein potentiel du coton togolais.
Le gouvernement togolais qui tablait sur un partenaire stratégique de renom, disposant de l’expertise nécessaire, susceptible de contribuer, dans le domaine de l’agro-industrie, à la réalisation des objectifs de l’axe 2 du plan national de développement (PND 2018-2022), notamment en ce qui concerne le secteur cotonnier, ne pouvait rester insensible à ces arguments et a cédé l’or blanc togolais à Olam.
Si le groupe a fait ses preuves ailleurs malheureusement au Togo la mayonnaise refuse de prendre. C’est ainsi que trois ans après la cession on remarque la chute drastique de la production dans le pays. Malgré la promesse faite par Olam d’augmenter la production à 200 000 tonnes en 2022 (bien que très bien loin derrière les productions du Bénin, du Burkina et du Mali qui se chiffrent à plusieurs centaines de milliers de tonnes) et la production de 600 kilogrammes par hectare tout en investissant dans la transformation, force est de constater que la production est descendu drastiquement à 46 139 tonnes en 2022-2023 alors qu’elle était à 137 000 tonnes en 2019 avant l’entrée de OLAM au capital, soit une chute de plus de 65% de la production.

Clientélisme arrogance et népotisme…


Cette chute s’explique par un déficit managérial de la direction qui met à mal les défis primordiaux que sont la mise en œuvre des reformes fonctionnelles et structurelles de la NSCT, de la production et la cohésion sociale au sein de la société.
En effet, l’équipe dirigeante actuelle peine à démontrer ses capacités de leadership et ne respecte elle-même pas la démarche de changement prônée par le groupe Olam et les procédures sont délibérément bafouées.
Ainsi, les réunions de concertation avec les acteurs de la filière, de même que les tournées de sensibilisation avant le démarrage des campagnes qui servaient à booster le moral des producteurs sont quasi inexistantes. Conséquences, ces derniers se tournent massivement vers d’autres produits notamment le soja.
Au cours de nos investigations, il nous est revenu que les ressources humaines sont gérées de façon archaïque, les contrats de prestations sociales sont passés à des sociétés et/ou personnes proches de la direction des ressources humaines. L’arrogance et le népotisme de certains hauts cadres de cette direction contribuent à créer un climat social délétère avec la bénédiction de la direction générale qui en fait son informateur attitré.
Plus graves, des contrats d’achats de matériels et fournitures sont passés uniquement auprès des sociétés françaises pérennisant ainsi les méthodes coloniales au Togo pourtant décriées partout en Afrique alors que l’objectif du gouvernement est de favoriser la sous-traitance locale en vue de créer un écosystème de PME/PMI togolaises et donc des emplois indirects.
En 2021, à la suite d’une dénonciation par les employés de la société des mauvaises pratiques de corruption et de clientélisme qui ont court dans la boîte dans le processus des achats, tirant les conséquences de cette dénonciation, les mises en cause ont cessé ces mauvaises pratiques. Maintenant c’est au tour de la direction générale de les reprendre.
Alors que le clientélisme franco-français se met en place, le climat social se détériore jour après jour et la démotivation gagne le personnel surtout depuis le licenciement maquillé en départ volontaire de certains agents. En effet, au début de l’année, la direction justifiant la baisse de la production et dans le souci, dit-elle, de maîtriser les coûts a licencié plus de 48 personnes.
Pendant que la direction qui fait preuve de dureté envers les agents togolais, elle se montre laxiste envers les expatriés français. A titre d’exemple, le 19 février 2022, un ouvrier togolais est décédé coincer au niveau de l’entonnoir d’ensachage faute d’absence de balise de protection qui, si elle était là, empêcherait l’introduction de ce dernier à ce niveau. A la suite de ce drame, des cadres techniques togolais ont été sanctionnés pour des fautes dont ils ne sont en réalité pas directement responsables et qui devraient être assumées par la direction générale des opérations et le consultant industriel. En effet, aucune sanction n’a été infligée aux cadres expatriés en charge de la supervision des travaux de maintenance dans les usines.
La situation est si délétère au sein de la société qu’elle déteint sur la productivité et il s’avère impérieux au gouvernement de rappeler le groupe OLAM à ses obligations et objectifs afin que l’équipe dirigeante actuelle se ressaisisse et revienne aux bonnes pratiques managériales et cesse définitivement avec le clientélisme, le népotisme et les commérages pour remettre en marche la NSCT qui est une société cinquantenaire qui a toujours fait le bonheur des acteurs de cette filière mais qui malheureusement se transforme petit à petit en bombe sociale. Il en va de l’intérêt de tous !!!

 

 

TOGOCOM

Albert AGBEKO

HCRUNN

Tél (00228) 90966364/99565788

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3 commentaires
  1. Konlani yendable L'utilisateur dit

    C’est vraiment déplorable de voir la production cotonnière chuté à 65% entre 2019-2022. Une légère augmentation du prix vente serait aussi une alternative pour relever cette chute de production. Les producteurs ne trouve plus assez d’intérêt de cette production au détriment du soja et d’autres cultures vivrières. Les producteurs ont donc réduit leur superficie de production pour les cultures vivrières. Le coût des intrants pour produire le coton semble être également non favorisant pour le producteur par rapport aux prix de vente d’un kilogramme de coton. Les producteurs de la région des savane autre fois totalement derrière cette culture de rente, ne porte plus assez d’intérêt pour le coton. Les superficie sont réduits ainsi le temps et la priorité qui ne sont plus donné à cette culture. Les gens ont vraiment peur de risquer face aux inconvénients de cette culture qui leur semblent beaucoup plus lourds que les avantages .

  2. Konlani yendable L'utilisateur dit

    Souvent nous ne prenons pas en compte la situation du producteur. C’est vrai qu’il faut des techniciens pour les assister, mais tout dépend également de volonté et de la motivation du producteur qui doit décider sur l’avenir de ses activités. Sur cette planète tout le monde cherche à vivre les meilleurs conditions de vie. Moi je dirais <>. la recherche peut aussi étudier l’adaptabilité des variétés du coton sur le pays afin de proposer les variétés propice à zone de production.

  3. SANOGO SOULEYMANE L'utilisateur dit

    Il faut que le gouvernement togolais s’implique dans la motivation des paysans pour qu’ils puissent cultiver beaucoup de coton pour atteindre ou dépasser plus que la production de 2019 et 2020

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