Port de Lomé : Les transitaires contre l’imposition d’une nouvelle taxe sur la filière véhicule par l’UPRAD-Togo

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Alors que le port autonome de Lomé est de plus en plus déserté par les Sahéliens en raison des multiples taxes et tracasseries et au moment où l’Office togolais des recettes (OTR) pour rendre ce port compétitif a fait des abattements allant parfois jusqu’à 40% sur certaines taxes douanières, une nouvelle taxe se profile à l’horizon et qui n’est pas pour arranger la situation pour les acteurs du secteur portuaire et les consommateurs de façon générale. Il s’agit de l’imposition d’une nouvelle taxe par l’Union professionnelles des agrées en douanes-Togo (UPRAD-Togo). Cette nouvelle taxe qui n’est pas du goût des transitaires qui, hier l’ont fait savoir.
Dénommée redevance ou honoraire transit, cette nouvelle taxe qui est entrée en vigueur hier, 20 octobre 2021, oblige les transitaires ou les déclarants en douane à percevoir chez leurs clients des redevances qui vont de 65 000 F à 115 000 F selon le type de voiture. Cette taxe qui date de 2013 rentre dans le cadre d’un projet global de tarif dans le secteur de la filière véhicule que l’actuel bureau de l’UPRAD-Togo a pris une partie pour élaborer son projet. A l’époque des reproches avait d’ailleurs été faites sur le projet qui n’ont pas été prises en compte. Les transitaires demandaient la suppression des doubles perceptions et les faux frais. Exigences dont la mise en œuvre seraient trop onéreuses, leur avait-on répondu.
C’est donc ce projet que l’actuel bureau de l’UPRAD-Togo a réactualisé sans consultation avec les autres acteurs du secteur véhicule. Même la réunion que l’UPRAD-Togo a elle-même convoqué hier, elle l’a annulée au dernier moment sans aviser les participants.
« Nous demandons la suppression de ces redevances », a martelé M. Aziawor Yao Gabriel, le porte-parole du Consortium de syndicat de transitaires qui a demandé « humblement à l’UPRAD de revoir sa copie et de revenir à la table de discussion ». Ces redevances vont de 65 000 F à 115 000 F en passant à 85 000 F selon le type de voiture va avoir des répercussions sur notre activité, craint M. Aziawor pour qui « c’est les clients qui les paient, c’est la population togolaise qui les paie, c’est nos clients de l’hinterland qui les paient ».
La somme collectée à la suite de cette redevance sera partagée entre le commissionnaire agréé en douane et son apporteur d’affaire et l’UPRAD qui prend 5000 F qu’elle partage aussi avec des associations affiliées.
« Le port est devenu une vache grasse que tout le monde veut en profiter au maximum avant la fin de son mandat », regrette M. Aziawor qui se demande pourquoi c’est toujours dans la filière véhicule, ils font leur expérience, leur essaie de ces redevances-là.
Quelques transitaires venus à la réunion avant qu’elle ne soit avortée
Le constat est que les ports de la côte ouest-africaine sont en concurrence. « Quand vous êtes trop chers, vous risquez de perdre les clients qui vont préférer aller là où c’est moins cher. Tous les ports qui sont sur la côte font la cour aux pays sahéliens pour qu’ils viennent chez eux mais c’est le plus offrant qui a plus de client », a souligné le porte-parole des transitaires mécontents. Il demande aux clients sahéliens de voir les représentations de leur pays pour leur signifier que c’est l’UPRAD-Togo qui de façon unilatérale a augmenté les taxes, à SEGUS de prendre des dispositions pour ne pas facturer ces redevances aux clients en attendant, et aux travailleurs transitaires, un appel leur est lancé « tous ceux qui ont une quittance à la banque sur laquelle se trouvent ces redevances et que les clients ne leur a pas remis l’argent de ne pas s’approcher de ces banques pour les payer, d’expliquer aux clients. Si ces derniers leur donnent l’argent ils paient », a indiqué M. Aziawor.
A noter que le transitaire c’est celui qui représente le client auprès de l’administration douanière, qui déclare les marchandises importées par les opérateurs économiques en détail, c’est lui qui prend toutes les responsabilités du point A c’est-à-dire du port au point B, le point de destination. Il organise toute la chaîne logistique. Agrée ou non le transitaire est responsable vis-à-vis de son donneur d’ordre qui est l’opérateur économique ou le client. Au port de Lomé, il y a deux catégories de transitaires, les agréés et les non ou ambulants. Ils sont au total environ 10 000 dont 250 ont leur agrément.
Francine DZIDULA
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