
L’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS-Afrique), dirigé par le président Agouzou Aklesso, lance un appel poignant à l’opinion publique et aux autorités nationales et internationales pour attirer l’attention sur une affaire dramatique qui, selon l’organisation, révèle des failles graves dans le système de santé togolais. Il s’agit d’une affaire où une accoucheuse, également professionnelle de santé, a subi l’ablation d’un rein lors d’une opération chirurgicale, sans son consentement préalable, ni celui de sa famille.
UN ACTE MEDICAL AUX CONSEQUENCES DEVASTATRICES

Cette opération, qui a eu lieu dans un établissement de santé local, n’a été découverte que deux ans plus tard, lorsque la victime, voyant son état de santé se dégrader, a consulté dans une autre structure médicale. Ce n’est qu’alors qu’elle a appris qu’elle avait perdu un rein. OPS-Afrique souligne l’absence de consentement et dénonce une violation flagrante des droits et de la dignité humaine, laquelle a eu un impact irréversible sur la santé et la vie de cette femme.
La situation est d’autant plus choquante que la victime, affaiblie, a dû renoncer à sa carrière d’accoucheuse, étant désormais incapable de rester debout plus de cinq minutes. Cet abandon, déplore OPS-Afrique, laisse cette femme en détresse, sans moyens de subsistance et en proie à une santé déclinante.
LENTEURS JUDICIAIRES ET SILENCE DES AUTORITES
Depuis la découverte de cette opération, OPS-Afrique, en étroite collaboration avec la famille de la victime, a entrepris des démarches administratives et judiciaires afin de faire lumière sur les circonstances de cette ablation et d’identifier les responsables. Cependant, deux ans après le dépôt de la plainte, l’affaire semble stagnante, sans aucune avancée notable.
Malgré plusieurs correspondances, dont une adressée le 20 juin 2024 au Ministre de la Santé de l’époque et une autre, le 24 juin 2024, à la Médiatrice de la République, le dossier semble toujours enlisé. Selon l’OPS-Afrique, la Médiatrice de la République a permis au bureau de l’Ordre des Médecins d’entendre la victime en juillet 2024, mais, à ce jour, aucune avancée judiciaire concrète n’a suivi. Le 25 octobre 2024, une relance a été adressée au nouveau Ministre de la Santé et au Ministre de la Justice, ainsi qu’à la Présidence de la République. L’OPS-Afrique se déclare consternée par la lenteur de la procédure, d’autant plus que « le retrait d’un organe vital dans des conditions suspectes entraîne des dommages irréparables et laisse une citoyenne dans une situation critique », selon l’organisation.
OPS-AFRIQUE APPELLE A UNE REACTION URGENTE DES AUTORITES
Face à l’immobilisme judiciaire, l’OPS-Afrique exhorte les autorités à réagir rapidement et fermement. L’organisation souhaite voir mise en œuvre une prise en charge médicale immédiate de la victime afin de prévenir toute aggravation de son état. Elle réclame également que les circonstances de l’intervention soient éclaircies et que les responsabilités soient établies.
Le communiqué de l’OPS-Afrique rappelle également les articles 25 et 61 du code de déontologie des médecins au Togo, interdisant toute mutilation sans consentement éclairé, sauf en cas d’urgence. Agouzou Aklesso, président de l’organisation, souligne que cet acte médical, effectué sans le consentement libre et informé de la patiente, doit impérativement être sanctionné pour restaurer la confiance dans le système de santé et prévenir de telles pratiques à l’avenir.
En conclusion, l’OPS-Afrique demande la mise en place d’une ligne de signalement anonyme, un numéro vert, permettant aux citoyens de signaler tout abus ou pratique suspecte dans le secteur de la santé. Cette mesure contribuerait à renforcer la transparence et à lutter contre les abus dans les établissements hospitaliers.
« Les droits des patients, la justice et la dignité humaine sont en jeu », martèle l’OPS-Afrique. « Nous faisons appel à la conscience collective et à l’indignation de tous, car cette affaire ne peut et ne doit pas rester silencieuse », conclut le communiqué signé par Agouzou Aklesso.