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Togo/Processus électoral : Faut-il craindre le pire ?

 

Jamais au Togo aucun recensement électoral n’a été autant décrié que celui qui vient de s’achever. La CENI de Dago Yabré a réussi à faire l’unanimité autour d’elle sur le caractère bâclé de l’opération. Généralement au Togo, le processus électoral est contesté à la fin, c’est-à-dire à la proclamation des résultats, mais cette fois-ci les contestations font jour à l’entame du processus, ce qui n’augure pas une fin paisible.

Où est-ce que la CENI de Yabré Dago nous amène ? La question mérite d’être posée au vu de la manière dont s’est déroulé le recensement électoral.

TOGOCOM

Dans une compétition, encore plus dans une compétition électorale, si l’arbitre donne l’impression qu’il n’a pas la maitrise du jeu ou qu’il a un penchant pour l’une des équipes en jeu, la crédibilité des résultats sera sujette à caution. Malheureusement, c’est l’image que renvoie cette CENI. Non seulement elle ne rassure pas, donne l’image qu’elle n’est pas indépendante, mais encore qu’elle reçoit des ordres d’une entité extérieure à elle. Cette CENI fait preuve d’un amateurisme hors-pair qui surprend vue l’expérience que l’institution a accumulé en matière d’organisation d’élection.

C’est la première fois dans l’histoire électorale du Togo qu’un recensement a été autant bâclé et a montré des insuffisances aussi criardes surtout dans la partie méridionale du pays (donnant l’impression comme si c’est la première fois que le Togo organise ces genres de consultations).

Alors que la CENI devrait en principe profiter des données du 5ème Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) qui vient de prendre fin, (ce que n’ont pas bénéficié les précédentes CENI qui se sont pourtant royalement mieux sorties en termes de programmation) ; c’est en ce moment que cette CENI a affiché son insuffisance, sa non maitrise de l’opération et surtout son degré d’improvisation dans l’opération de dénombrement de la population électorale.

Ceci s’est traduit sur le terrain par la pénurie des consommables à savoir l’encre, des cartes vierges, le carburant, le mauvais fonctionnement des ordinateurs, la lenteur des opérations, l’enrôlement des mineurs, … Et pour couronner le tout fermer la porte au nez des centaines d’électeurs qui voulaient s’enrôler les privant ainsi de leurs droits civiques.

Au-delà de ces défaillances ou dysfonctionnements constatés sur le terrain, c’est surtout le silence de cette CENI qui inquiète le plus. Pas de communication, à part quelques rares  communiqués qu’elle balance ces derniers temps via les réseaux sociaux. Depuis que Dago Yabré est à la tête de la CENI, il n’a jamais rencontré la presse pour faire le point de l’évolution du processus comme le faisait ces collègues. De quoi a-t-il peur ?

Cette attitude qui cacherait mal une volonté de cacher des choses ne rassure pas.

 

ELECTION SURPRISE

 

HCRUNN

Mais la plus grave est l’absence de chronogramme de la CENI. On évolue dans un floue cahin-caha. Même le président de l’institution donne l’impression qu’il ne maitrise pas ce qui sera fait après la fin d’une étape.

Tout ce que les partis politiques qui sont les partenaires immédiats de la CENI et qui sont appelés à participer aux élections savent est que les élections seront organisées cette année. A quelle date ? Personne ne le sait. Pour le reste du chronogramme ils n’ont aucune once d’idée là-dessus.

C’est l’élection surprise au Gondwana décrite par Mamane qui est en vue. Les partis politiques se réveillent un jour et se rendent compte que le président fondateur a déjà organisé les élections et les a déjà gagnées. On s’achemine vers une parodie d’élection pour mettre une couche de vernis sur notre démocrature.

C’est quelle élection on organise et tous les potentiels candidats ne sont pas logés à la même enseigne. Certains ont leurs représentants à la CENI, des représentants qui eux-mêmes n’ont pas les mêmes degrés d’information, et certains candidats qui n’ont pas de représentants à la CENI pour avoir quelques bribes d’information sur l’évolution du processus mais eux tous doivent participer à la même élection.

Comme on le voit tous les candidats ne partent pas sur le même pied d’égalité. Certains ont déjà une longueur d’avance sur les autres avant les élections. Cette longueur d’avance se creuse davantage avec une CENI qui ne communique pas, qui n’a pas de chronogramme pour permettre aux concurrents de faire des planifications.

Ce floue entretenu à dessein arrange certains qui jusqu’ici sont les seuls à se retrouver dans ce rythme endiablé que libre la bande à Dago. Mais ce dernier doit savoir que quand on est à la tête de pareille institution on doit jouer pleinement son rôle en toute indépendance et impartialité pour mériter l’honneur et la reconnaissance du pays et mais surtout lever la tête haute et affirmer que j’ai joué pleinement ma partition dans la consolidation de la démocratie dans mon pays. C’est surtout cela que la génération future retiendra.

Et donc sous peine de jeter l’huile sur le feu, il n’appartient pas à l’arbitre du jeu d’avoir un penchant pour l’une ou l’autre équipe.  Le devoir, la probité et la responsabilité doivent être les maître-mots de l’arbitre pour éviter des contestations post-électorales à notre pays. Déjà, il peine à sortir de celles de la présidentielle de 2020, en ajouter une autre c’est trop pour ce peuple qui n’aspire qu’à faire usage de ce droit, celui de choisir librement ses dirigeants. Ce n’est pas trop demander. Il faut juste de la volonté car si certains réussissent c’est que nous pouvons aussi. La CENI à Dago pourra-t-il relever ce défi ? L’avenir nous le dira…

 

Francine DZIDULA

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