
Une première au Togo. Un citoyen togolais qui s’est fait enregistrer plus d’une fois (13 fois en l’occurrence) sur les listes électorales a été condamné par le tribunal de grande instance de Lomé à 12 mois de prison ferme, a annoncé par communiqué la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Le citoyen présenté sous le nom de Esso-Hana Waré est reconnu coupable de s’être « fait inscrire sur 13 listes électorales avec des noms et prénoms différents, manifestement usurpés », a souligné la CENI sans toutefois préciser dans quelle zone il s’est fait enrôler.
Malgré le code électoral qui l’indique clairement, c’est la première fois au Togo depuis 1993 qu’un électeur est sanctionné pour s’être indûment enregistré sur les listes électorales. Et ceci est à mettre à l’actif de la CENI de Yago Dabré. Décriée comme étant la plus inopérante, cette CENI a néanmoins fait preuve d’audace en montrant sa volonté de lutter contre la fraude électorale.
Au Togo, l’opposition a toujours dénoncé les différents processus électoraux comme étant entachés de fraudes. Même la dernière opération d’enrôlement des électeurs qui s’est déroulée d’avril à juin 2023, elle l’a encore critiquée comme ayant fait la part belle à l’enrôlement des mineurs et des étrangers avant d’exiger sa reprise dans la zone maritime. Une demande rejetée par CPDC.
Au Togo, non seulement le recensement des électeurs mais aussi le vote donne lieu à des fraudes. Jamais aucun des auteurs de ces tentatives de fraude n’a été inquiété, ce qui fait croire que ces tentatives profitent à une partie de la classe politique.
Si jusqu’ici aucune CENI n’a eu le courage d’appliquer le code électoral, la suite judiciaire donnée à l’enrôlement multiple à l’actif de Esso-Hana Waré remet la pendule à l’heure. Elle devrait décourager les auteurs et complices de fraude. Désormais, ils doivent savoir qu’ils ne sont plus à l’abris de sanction.
Il appartient maintenant aux citoyens et à la classe politique de saisir les juridictions en respect du code électoral, chaque fois que des gens prennent la liberté avec le code en se livrant aux fraudes électorales.
En attendant que d’autres suites ne soient données aux cas de doublons détectés lors de l’apurement du fichier électoral, il est à noter que cette action de la CENI limiterait les cas de fraude lors des prochains recensement électoral et électoral.
Notons que selon la CENI 91 000 cas de doublons ont été détectés lors de l’apurement du fichier électoral.
Clarisse AFANOU
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