Togo : Vincent Koudoh alerte sur la crise togolaise : « Le pays a tourné dos à Dieu »

Juriste fiscaliste, spiritualiste et promoteur du projet « Paradis », Vincent Koudoh a rencontré la presse togolaise ce mercredi pour partager sa lecture de la crise sociopolitique actuelle, aborder les Objectifs de Développement Durable (ODD) sous un angle spirituel et exposer sa démarche alternative en matière d’éducation.

ODD et spiritualité : un projet divin détourné ?

Pour M. Koudoh, les 17 Objectifs de Développement Durable ne sont pas une invention humaine. Il affirme qu’ils sont inscrits dans les « sept écritures saintes » depuis l’origine. « Ce que les Nations Unies appellent ODD, Dieu l’avait déjà prévu. Mais l’humanité veut atteindre les objectifs de Dieu sans Dieu, ce qui conduit à l’échec », a-t-il déclaré. Il critique ainsi une approche strictement séculière du développement, déconnectée, selon lui, des fondements spirituels universels.
Crise sociopolitique : la racine serait dans la cellule familiale
Revenant sur la situation socioéconomique et politique du Togo, Koudoh met en cause « la fuite de responsabilité des parents » et l’influence des églises qui, à ses yeux, ont confisqué la relation directe entre les fidèles et Dieu. Il évoque un cercle vicieux où les familles, déresponsabilisées, élèvent des enfants coupés des valeurs spirituelles fondamentales.
« Les gens ne veulent pas travailler. Ils attendent l’arrivée de quelqu’un au pourvoir, pour que le paradis vienne. Ça n’existe pas », martèle-t-il.
Déscolarisation sélective et performance académique
Dans une démarche peu conventionnelle, Vincent a déscolarisé ses cinq filles, tout en leur assurant un suivi pédagogique privé, à domicile, avec des enseignants itinérants. Résultat selon lui : une nette amélioration des résultats scolaires. « L’école classique tue le temps et pervertit les enfants », affirme-t-il, dénonçant la promiscuité et les dérives morales dans les établissements. Pour lui, ce modèle alternatif d’éducation couplé à un apprentissage spirituel quotidien est plus adapté à la formation de citoyens responsables.
Université verte : l’éducation dans les villages au service de l’agriculture
Autre projet porté par Vincent Koudoh : « l’Université verte », une initiative qui vise à envoyer les enseignants dans les villages pour former les jeunes sur place, tout en les maintenant dans leurs activités agricoles. Selon lui, cette méthode permettrait d’éviter l’exode rural et de redonner sa noblesse à l’agriculture familiale. Il déplore que de nombreux jeunes abandonnent les terres fertiles pour s’entasser dans les villes dans l’espoir d’un emploi formel souvent inexistant.

Sur les autorités et la gouvernance : un message d’équilibre
Tout en reconnaissant les responsabilités du pouvoir en place, Vincent Koudoh insiste sur le fait que « toute autorité vient de Dieu » et que le changement ne peut se faire sans la participation citoyenne, notamment par le biais du vote. Il dénonce une certaine hypocrisie sociale qui consiste à s’abstenir lors des scrutins tout en contestant ensuite les résultats. « Si 100 % des citoyens participaient, il serait difficile de truquer les élections », a-t-il lancé.
« On doit se soumettre aux autorités. Dieu dit, obéissez aux autorités. (…) En Afrique, on a appris à obéir aux personnes âgées. Participer aux manifestations non autorisées, ce n’est pas juste. Ce n’est pas sage. Pour marcher, il faut demander l’autorisation. » ; a-t-il insisté.
Un appel à la prise de conscience collective
Le message de Vincent Koudoh interpelle autant les croyants que les acteurs du développement. Il propose une lecture spirituelle des enjeux contemporains, fondée sur la responsabilité individuelle, le retour à une éducation enracinée dans les valeurs familiales et une autosuffisance agricole locale. Sa voix, bien que singulière, soulève des questions de fond sur le modèle de société togolaise et son avenir.
Notons que l’approche théocratique portée par le projet « Paradis » vise l’implantation des « paradis kopé » sur la terre dans le respect de la dignité humaine et de l’écosystème en toute humilité, conformément au plan de Dieu, le Créateur.
Francine DZIDULA
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