
Le divorce entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, est désormais officiel depuis ce 29 janvier. Cette séparation marque un tournant majeur dans l’histoire de l’intégration régionale ouest-africaine.

La CEDEAO, créée en 1975, regroupe 15 États membres de la région ouest-africaine. L’organisation a pour objectif de promouvoir l’intégration économique, la coopération et la solidarité entre ses États membres. Cependant, les tensions entre les États membres ont grandi ces dernières années, notamment en raison des différends sur la monnaie unique et la coopération sécuritaire.

Les pays de l’AES, qui ont créé leur alliance en 2023, ont décidé de quitter la CEDEAO pour créer leur propre organisation régionale. Cette décision a été motivée par le désir de renforcer la coopération et l’intégration entre les États sahéliens, qui partagent des défis communs tels que la lutte contre le terrorisme et la pauvreté.
Mais cette séparation pose plusieurs questions quant au fonctionnement de la nouvelle confédération constituée.
La question de la monnaie unique se pose désormais pour les pays de l’AES. Avec la perspective de la monnaie unique de la CEDEAO (l’ECO), les pays de l’AES devront battre leur propre monnaie, mettant ainsi fin à leur utilisation du franc CFA. Cela pourrait avoir des implications importantes pour les économies de ces pays, qui devront adapter leurs systèmes financiers et monétaires.
Les citoyens du Mali, du Burkina Faso et du Niger pourront continuer à utiliser leurs passeports et cartes d’identité portant le logo de la CEDEAO, mais pour combien de temps encore ? Ils ont annoncé la création de nouveaux passeports et cartes d’identité pour les citoyens de ces pays.
Le retrait des trois pays de la CEDEAO pose la question de l’accès aux marchés sous-régionaux et des échanges commerciaux. Les biens et services en provenance de ces pays bénéficieront toujours des dispositions du Schéma de libéralisation des échanges de la CEDEAO (SLEC), mais pour quelle durée ? Il faudra probablement négocier de nouveaux accords commerciaux entre les pays de l’AES et les autres États membres de la CEDEAO.
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Le retrait des trois pays fragilise encore davantage la coopération dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Comment les pays de l’AES et la CEDEAO vont-ils maintenir leur coopération sécuritaire ? Il faudra probablement créer de nouveaux mécanismes de coopération pour lutter contre les menaces terroristes dans la région.
Le retrait officiel du Mali, du Burkina Faso et du Niger pose la question de l’avenir de la CEDEAO. L’organisation va-t-elle évoluer son approche pour éviter d’autres fractures internes, ou bien se renforcera-t-elle en se concentrant sur les États encore membres ? Il faudra probablement que la CEDEAO réfléchisse à sa stratégie et à ses objectifs pour maintenir sa pertinence dans la région.
Yaovi AGBEGNIGAN
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