Cimetière de Bè-Kpota : Une décision “insupportable” du Maire Gomado pour faire face au trop plein
Moins de six semaines après une note d’information du maire de la Commune Golfe 1, Gomado Koamy Gbloekpo, augmentant les prix des tombes au cimetière de Bè-Kpota, celui-ci revient encore cette fois-ci pour informer la population de la saturation dudit cimetière. Une sortie surannée qui laisse apparaître l’amateurisme dans la direction de nos communes.
Comment peut-on augmenter les prix des tombes du cimetière sans s’en rendre compte que celui-ci est déjà à ras bord et qu’il ne peut plus recevoir de corps, pour revenir moins de 6 semaines après pour inviter les mêmes populations à se diriger vers d’autres cimetières pour les inhumations ?
« A ce jour, il n’existe plus de place pour aménager les tombes. Par conséquent, le cimetière de Bè-Kpota ne sera plus en mesure d’accueillir de nouveaux corps pour inhumation à compter du samedi 2 septembre 2023 », lit-on dans le communiqué de la mairie Golfe 1.
En signant la première note augmentant les prix des tombes fin juillet 2023, le maire ne sait-il pas rendu compte de la saturation imminente du cimetière ? Ou voulait-il profiter un peu sur le dos des usagers dudit cimetière avant d’annoncer la nouvelle.
Cette sortie laisse transparaître le manque de programmation et de vision qui sont souvent dénoncés dans la gestion des nouvelles collectivités décentralisées.
En outre, la décision va prendre effet à partir du 2 septembre 2023 et le communiqué du maire n’est rendu public que le 30 août 2023, soit moins de 72h avant son application. Or, il faudrait au minimum un mois à ceux qui ont fait des programmes d’enterrement sur ce cimetière pour en trouver un autre de substitution. Ne pas leur donner ne serait-ce qu’une semaine d’intervalle surtout un weekend, période au cours de laquelle les enterrements dans ce cimetière sont à la hausse, c’est faire preuve de méconnaissance des réalités socioculturelles de notre pays. Les weekends, au Togo, sont les jours d’enterrement. Et voilà la décision publiée le mercredi prend effet ce samedi. Est-ce réaliste ?
Il y a lieu de repenser ces genres de décisions avant de les rendre publiques pour ne pas donner l’impression que c’est une nouvelle forme de dictature qui s’érige à la tête de nos communes qui ne tiennent pas compte des besoins et réalités de ceux pour qui on gouverne.
Le cimetière de Bè-Kpota est actuellement le plus grand de Lomé. Chaque weekend des centaines de corps sont enterrés dans ce lieu. Maintenant, qu’il n’est plus possible d’enterrer dans ce cimetière il appartient au District autonome du Grand Lomé (DAGL) de trouver un endroit pour les populations de Lomé d’inhumer leur corps, à défaut de voir l’augmentation des enterrements dans les maisons ce qui est interdit par la loi. Il n’existe pratiquement plus à Lomé de cimetière municipal.
Le DAGL, faut-il le rappeler, coiffe les 13 mairies du Grand Lomé. Il devra avoir à sa tête un Gouverneur dont la nomination se fait désirer. En lieu et place, c’est le Secrétaire général qui dirige cette institution mais qui dégage ses responsabilités quand il s’agit de jouer le rôle qui est sien.
Francine DZIDULA
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