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Le “doyen” Boukpessi évincé du gouvernement 

 

Profession ministre, tel se résume la vie de ce kabyè natif de Sotouboua au Centre du pays. Payadowa Boukpessi a passé l’essentiel de sa vie professionnelle dans les arcanes du pouvoir. Il a totalisé 21 ans 9 mois et 18 jours au sein des différents gouvernements et 14 ans 4 mois et 20 jours comme député à l’Assemblée nationale.

Boukpessi intègre pour la première fois la sphère politique togolaise en étant nommé ministre en 1991 au sein d’un gouvernement de transition de Joseph Kokou Koffigoh. Il est ministre à plusieurs reprises sous Gnassingbé Eyadema, d’abord chargé du Commerce et des Transports, puis de l’Industrie et des Sociétés d’État. Il est par la suite présent dans le premier gouvernement après l’élection de Faure Gnassingbé en 2005 dans le rôle de ministre de l’Économie et des Finances, d’abord dans le troisième gouvernement d’Edem Kodjo, puis dans celui de Yawovi Agboyibo. Il exerce en parallèle en tant que parlementaire à l’Assemblée nationale, élu en 19994 et en 2002.

TOGOCOM

Privé de ses fonctions en 2007, il est toutefois réélu député sous l’étiquette du Rassemblement du peuple togolais (RPT) dans la circonscription électorale de Sotouboua. Il cumule cette fonction avec celle de président de la commission des finances de l’Assemblée nationale jusqu’en 2013. Il est nommé membre représentant du parti Union pour la République (UNIR) au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en 2015.

Après huit ans loin de tout ministère, il réapparait au sein du premier gouvernement Klassou en tant que ministre de l’Administration territoriale, de l’Administration et des Collectivités locales. Il est ainsi le symbole de ce que le président Faure Gnassingbé nomme « réserve de la République », à savoir d’anciens ministres laissés de côté qui restent susceptibles de réintégrer le gouvernement à des postes totalement différents. A ce poste, il est principalement chargé de superviser la décentralisation qui s’organise depuis 2007 au Togo, processus qui passe notamment par la mise en place d’élections locales. Dans ce cadre, il participe à la création de la CNAP (Concertation nationale des acteurs politiques). Il est alors particulièrement connu pour ses interdictions à répétition, notamment en matière de manifestations. Ses interdictions touchent parfois même des évènements se tenant dans des lieux privés.

HCRUNN

Depuis 2020, la fonction de ministre d’État s’est ajoutée à son portefeuille au sein du gouvernement de Victoire Tomegah Dogbé, malgré des accusations d’aller contre la démocratie, d’abuser de son pouvoir et d’interpréter la loi en sa faveur. Sous son règne les libertés acquises de hautes luttes n’ont jamais été aussi malmenées.

Son départ n’entrainera pas un changement radical dans la gestion de l’Administration territoriale. Un Colonel du sérail qui y est parachuté, toutes les fondations de l’administration territoriale, notamment, la confiscation des libertés publiques, les interdictions des activités des partis politiques et de toutes manifestations politiques, les restrictions et toutes sortes d’entraves aux collectivités locales, la mise aux ordres de la CENI, toutes ces méthodes seront conservées et garanties encore pour très longtemps.

A 68 ans, Payadowa Boukpessi pourra vivre une retraite paisible.

 

 

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