Lomé à la traîne dans le classement des villes les plus propres d’Afrique : Que faire pour redorer le blason de Lomé
La publication récente du classement des villes africaines les plus propres par Jeune Afrique Intelligent a relancé le débat sur l’état de la salubrité dans la capitale togolaise. Si Cotonou, au Bénin, s’est hissée parmi les meilleures, Lomé reste dans la moyenne, sans pour autant figurer en haut du tableau.

Un système de gestion éclaté

Selon le Directeur général de l’Agence Nationale d’Assainissement et de Salubrité Publique (ANASAP), le Général Béréna Gnakoudè contacté par TOGO SCOOP, le défi principal réside dans la répartition des compétences entre plusieurs acteurs. Contrairement à des modèles centralisés comme celui de la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN) à Cotonou, qui gère seule tous les aspects de la salubrité, Lomé fonctionne sous un système décentralisé.
Depuis 2019, l’ANASAP n’a plus l’exclusivité de la gestion de la salubrité. Ce rôle est partagé avec les 13 communes du Grand Lomé, le District autonome et d’autres institutions. Les communes sont responsables de la collecte des déchets ménagers, tandis que l’ANASAP assure leur transport des centres de transit vers la décharge finale, grâce à un financement provenant de l’État et des recettes fiscales gérées par l’Office Togolais des Recettes (OTR).
Des ressources financières limitées
Contrairement à certaines spéculations, l’ANASAP selon son responsable, dispose de moyens financiers encadrés. Elle bénéficie d’un transfert annuel de l’État pour son fonctionnement, ainsi que d’un budget issu des recettes fiscales, estimé entre 1,1 et 1,2 milliard de francs CFA par an. Ces fonds sont principalement alloués au transport des déchets, laissant peu de marge pour des initiatives supplémentaires, telles que le balayage des rues ou l’installation de poubelles publiques, des pratiques courantes à Cotonou.
Décentralisation : un atout ou un frein ?
L’un des principes fondamentaux de la décentralisation repose sur l’autonomie et la libre administration des communes. Toutefois, cette liberté d’action semble freiner une gestion harmonieuse de la salubrité dans le Grand Lomé. Chaque commune établit ses priorités, rendant difficile une coordination efficace. L’ANASAP, bien que centrale dans le dispositif, n’intervient qu’en appui et sur demande.
Les clés pour améliorer le classement de Lomé
Pour propulser Lomé au sommet des villes les plus propres d’Afrique, plusieurs pistes ont été évoquées :
1. Renforcer la coordination des acteurs : Une meilleure synergie entre les communes, l’ANASAP et les autres institutions pourrait favoriser une gestion plus efficace des déchets.
2. Allouer des ressources supplémentaires : L’augmentation des financements permettrait d’élargir les services, notamment le balayage des rues et l’installation de poubelles publiques.
3. Inspirer des modèles voisins : L’expérience de la SGDS-GN à Cotonou pourrait servir de référence pour envisager une gestion centralisée ou mieux coordonnée à Lomé.
4. Sensibiliser les citoyens : Une implication accrue des populations locales dans les initiatives de propreté et d’assainissement serait un levier important.
Le général Béréna reste toutefois optimiste : « Le gouvernement s’étant engagé à rendre le Togo encore plus attractif, j’ai foi en une métamorphose de Lomé. » Une vision qui, si elle s’accompagne d’actions concrètes et concertées, pourrait permettre à la capitale togolaise de se hisser parmi les villes les plus propres d’Afrique.
Albert AGBEKO
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