Préfecture du Golfe : Lébénin Djagbavi, l’homme qui se croit déjà nouveau préfet
C’est l’histoire d’une grenouille qui se prend plus grosse que le bœuf. A la suite du décès du préfet du Golfe, le commissaire divisionnaire Kossi Dzinyefa Atabuh, le Secrétaire général de la Préfecture Lébénin Djagbavi est appelé à assurer l’intérim en attendant la nomination d’un nouveau préfet. Mais au lieu de gérer les affaires courantes comme l’exigent les usages en la matière, le secrétaire général de la Préfecture se prend déjà pour le nouveau préfet en prenant des décisions contradictoires qui cachent mal ses intentions.
Depuis que le sieur Lébénin Djagbavi assure l’intérim à la préfecture du Golfe on dirait qu’il n’a d’yeux que pour les Comités de développement de quartier (CDQ) de la commune Golfe 4 sur lesquels il a jeté son dévolu. Dans presque toutes communes de la préfecture du Golfe et au-delà, les CDQ sont arrivés en fin de mandat et de nouvelles élections sont organisées pour procéder à leur renouvellement.
Dans les CDQ de Nyekonakpoè et de Hanoukopé, les élections se sont déroulées sans la présence des pools des formateurs mis en place pour assister les CDQ à organiser les élections. De même les représentants de la préfecture et de l’ANADEB n’ont pas assisté à l’organisation de ces consultations qui ont vu la reconduction des anciens présidents de CDQ. C’est ainsi qu’au cours d’une tournée qu’il a effectuée dans ces CDQ en 2023, le préfet intérimaire Lébénin Djagbavi a déclaré « nul et de nul effet » ces élections.
Mais coup de théâtre ! M. Djagbavi reviendra quelques jours plus tard sur sa décision. En effet, dans une note de service en date du 12 avril 2024 et portant le numéro 021/24/PG/SG-SP, le préfet par intérim autorise les autorités élues (des CDQ de Nyekonakpoè et de Hanoukopé) à la suite de l’élection qu’il avait déclaré « nul et nul effet » à assumer leur « fonction légale » à compter de la date de signature de sa note de service, en attendant une « solution définitive » liée aux contentieux électoraux. Il motive ce rétropédalage par les « urgences dues au processus de développement en cours » dans lesdits quartiers.
Mais fort curieusement, moins de deux semaines après, soit le 26 avril 2024, le même Djagbavi revient dans une autre note pour suspendre le président du CDQ de Hanoukopé. La raison qu’il donne cette fois-ci est liée aux incompréhensions qui surviennent dans le quartier. Delà à conclure que ces incompréhensions qui se sont apparues en l’espace de deux semaines sont plus importantes que « les urgences » pour lesquelles il avait remis en selle le président du CDQ de Hanoukopé.
Mais tenez-vous bien ! Cette dernière note ne concerne uniquement que le CDQ de Hanoukopé. Celui de Nyékonakpoè a curieusement disparu de la note. Allez-y comprendre le pourquoi.
Mais comment M. Djagbavi peut-il reconnaitre un nouveau président de CDQ à la place de l’ancien sans que la « solution définitive » qu’il préconisait ne soit explorée alors que lui-même reconnaissait que le processus électoral ne s’est pas bien déroulé ?
Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la dernière sortie de M. Djagbavi. Dans une autre note (ce SG affectionne très bien les notes de service à l’endroit de la commune Golfe 4) en date du 31 mai 2024 adressée au maire de la Commune Golfe 4, le ton condescendant et de justicier utilisé par le Secrétaire général de la préfecture que la presse locale a qualifié d’injonction, laisse à désirer.
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Ces envolées épistolaires d’autorité sans mandat électif et de surcroit ici un intérimaire à l’endroit d’élus deviennent répétitives et méritent un recadrage. Les correspondances administratives gagneraient à être plus empreintes de courtoisie et de respect.
De plus, s’il y a quelqu’un qui sape l’harmonie dans le quartier Hanoukopé comme le stipule le secrétaire général de la Préfecture dans sa correspondance au maire du Golfe 4, c’est bien lui. Par ses décisions contradictoires, M. Djagbavi sème le trouble et la confusion dans les esprits des administrés en reconnaissant et en déniant l’autorité à des élus du CDQ du quartier. Pour quel intérêt il le fait lui seul sait.
Si tant est M. Djagbavi aspire à diriger la préfecture, il doit prendre de la hauteur et se mettre au-dessus de la mêlée ou de toutes considération dans ses prises de décisions. Ce n’est pas en créant de la division là où n’y a pas qu’on arrive à asseoir son autorité.
Bientôt un an que cette préfecture est dirigée par un intérimaire, il urge qu’un nouveau préfet soit nommé afin de s’atteler aux tâches de développement de la préfecture.
Francine DZIDULA
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