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Togo : Fronde du personnel médical après l’interpellation d’un pharmacien à l’hôpital de Bè

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Le malaise dans le secteur de la santé au Togo prend une tournure alarmante. En réponse à un appel à une « grève de zèle » lancé sur les réseaux sociaux, le personnel de l’hôpital de Bè à Lomé s’est rassemblé ce lundi 30 juin 2025 pour dénoncer la violation de la franchise hospitalière, les atteintes graves à l’éthique médicale et la manipulation du corps médical à des fins politiques. Ce mouvement de protestation intervient suite à l’arrestation, sur son lieu de travail, du pharmacien Eboahun Raphaël.

YAS SOWE

 

TOGOCOM DEVIEN YAS

Violation de la franchise hospitalière et répression ciblée

Selon les témoignages recueillis, des forces de l’ordre ont interpellé le pharmacien sans ménagement dans l’enceinte même de l’hôpital, en violation flagrante du principe de franchise hospitalière. Un acte jugé inacceptable par ses collègues, qui ont organisé un sit-in d’environ 45 minutes pour exprimer leur indignation.

 « Les hôpitaux sont censés être des lieux inviolables, même en temps de crise. Aujourd’hui, nous voyons nos collègues être arrêtés, battus, ou soumis à des traitements dégradants simplement pour avoir exprimé une opinion ou accompli leur devoir », déplore un agent de santé ayant participé au rassemblement.

 

Instrumentalisation du personnel médical

Les manifestants dénoncent également une instrumentalisation croissante du personnel médical à des fins politiciennes. Des cas ont été signalés où des médecins ont été contraints, sous pression, d’interner des personnes désignées comme « malades mentaux » par des forces de sécurité, sans fondement clinique ni diagnostic médical préalable.

 « Ce n’est plus la médecine, c’est de la répression camouflée. Notre profession est utilisée comme un outil de musellement des voix critiques, au mépris total du serment d’Hippocrate et des règles de déontologie », a affirmé un médecin présent lors du sit-in.

 

Un climat sociopolitique tendu

Cette protestation intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des tensions politiques au Togo. La population manifeste depuis plusieurs semaines contre la vie chère, les restrictions des libertés publiques, et réclame un retour à une gouvernance démocratique et inclusive. Les manifestations ont donné lieu à de nombreuses interpellations, y compris dans les rangs du personnel soignant.

Selon des sources médicales, quatre agents de santé ont été interpellés au cours des dernières manifestations : un médecin, une sage-femme et deux pharmaciens. Trois d’entre eux exercent dans le secteur public, dont deux à l’hôpital de Bè ; la quatrième, une femme, travaille à son propre compte.

 

Une communauté médicale sous pression

Face à cette situation, le personnel médical togolais s’inquiète pour son avenir et celui de la profession. Le non-respect des libertés fondamentales, y compris celle de soigner sans subir de pressions ou de représailles, fait planer une lourde menace sur le système de santé national.

 « Aujourd’hui, ce sont des pharmaciens et des médecins qu’on arrête. Demain, ce sera qui ? Jusqu’où ira-t-on dans la dérive autoritaire ? » s’interroge un syndicaliste du secteur de la santé.

 

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Albert AGBEKO

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